Bien des gens vont trop vite, ne prennent pas le temps de se connaitre l’un l’autre et oups! pensent emménager en peu de temps, interprétant l’attirance physique pour de l’amour. Ils iront souvent de déception en déception. Pourquoi ?

En répondant par oui ou par non, demandez-vous en toute sincérité, est-ce que…

  1. Je travaille fort pour me sentir apprécié et avoir de la reconnaissance.
  2. J’ai de la difficulté à recevoir ou me donner de façon générale (compliments, petites douceurs et autres)
  3. Je me sens souvent triste, en quête d’amour et de tendresse.
  4. Je renie mes valeurs ou besoins pour m’adapter à ceux de l’autre, pour ne pas déplaire.
  5. Je dramatise facilement les situations, j’ai tendance à m’apitoyer, à me plaindre.
  6. J’ai de la difficulté à dire non et j’accepte de vivre des choses qui me font mal.
  7. Je me sens victime, déçu(e) dans ma relation et j’ai abondamment besoin d’attention.
  8. Je suis mal à l’aise de prendre du temps pour moi.
  9. Je n’arrive pas à parler ouvertement de mes peurs, émotions, frustrations, de ce qui me fait mal ou m’a fait mal, à une personne qui sait écouter, m’accueillir sans juger. Je ne sais pas écouter suffisamment non plus.
  10. Je deviens facilement impatient(e), énervé(e), quand les choses ne vont pas à mon goût.

Je vous propose de percevoir ces réflexions comme des outils d’évolution et non comme une culpabilité de ne pas être arrivé à un idéal. Il est important de voir ce qui bloque pour le transformer. On veut que quelque chose change dans notre vie, alors changeons quelque chose dans notre vie, comme le dit la phrase bien connue !

Notre ego nous maintient comme dans une cage et limite notre bonheur tant qu’on n’en saisit pas les agissements. Rien ne sert de le blâmer. Il représente nos mécanismes de défense, de survie qui nous ont aidé au fil du temps. Il nous empêche d’aimer comme on le souhaiterait. Il fait en sorte qu’en début de relation par exemple, les gens se montrent bien souvent sous leur meilleur jour pour plaire mais ça ne fait que rassurer en apparence pour un certain temps. L’aspect sexuel prend rapidement la place et chacun devient ainsi en amour avec l’amour, mais connait-on vraiment la personne dans sa personnalité fondamentale ? Il y a des étapes à passer en ce sens.

Cette supposée sécurité devient vite remplacée soit par le besoin de contrôler l’autre pour qu’il comble un grand vide non conscientisé, soit à vouloir se dépersonnaliser pour être accepté et aimé de l’autre qui vient combler une solitude ou une quête de tendresse absolue, un manque que l’enfant en bas âge qui est en chacun de nous, a vécu et qui laisse sa trace, cherchant ainsi vainement à se réparer.

L’ouverture à notre vulnérabilité, un incontournable

Une relation affective, c’est le tremplin parfait pour faire émerger notre vulnérabilité, mais au lieu de la laisser être, trop souvent plusieurs tentent de la cacher, de se montrer fort et c’est l’enfant blessé en soi qui tente d’entrer en relation et c’est cela qui fait place au mal-être.

Le besoin inassouvi de reconnaissance, de plaire, ne peut être comblé par une personne qui a le même mal. On ne peut changer l’autre. On ne peut que plonger au cœur de nos réels besoins, de nos peurs, de nos sentiments de faiblesse et les nommer, les faire émerger, se sentir écouter et c’est de là qu’une relation mature avec soi et l’autre pourra naitre. Assez de marcher sur des œufs et de se dépersonnaliser. Être sensible et naturel, c’est la vraie force qui émerge, le vrai charme. C’est la base d’une relation d’amour véritable avec soi et l’autre.

L’immaturité affective, c’est aussi de jouer la victime, ne pas reconnaitre l’état d’âme de l’autre, l’empêcher de s’exprimer dans ses émotions, dans son être profond, ne pas s’offrir tout ça à soi et ensemble, ne pas prendre le temps de faire nos propres introspections, culpabiliser, se justifier au lieu de plonger dans ce qui fait mal pour le libérer. C’est refuser les nouveautés, la spontanéité du cœur pur d’enfant, s’empêcher de faire des activités qui nous plaisent pour toutes sortes de raisons. Être adulte, c’est être mature et libre de laisser émerger son cœur d’enfant, au sens joyeux du terme, c’est une relation d’adulte et non de deux bébés blessés qui se font mal.

Être adulte et mature affectivement, c’est le respect, l’écoute et la capacité de faire un choix de partenaire judicieux à la lumière de ces réflexions et ajustements intérieurs. Si on n’a pas eu ce que l’on souhaitait, il est temps de changer ce qui demande à l’être en soi, de cesser de se plaindre que l’autre est si ou ça, on ne peut changer personne. Cette personne nous apprend quoi sur nous ? On en remercie l’apprentissage.

On ne peut qu’ouvrir la porte du cœur et parler de soi en toute humilité, exprimer ce qui fait mal ensemble et là on peut construire, Sinon, que nous reflète cette personne, si c’est difficile ? Est-ce l’écho de notre propre résistance à être transparent ? Et si tout va bien, et si tout est merveilleux, on se réjouit de cette joie et on continue pour un mieux.

Quand le mal-être est présent, il est important de n’avoir aucune culpabilisation envers soi. On est en cheminement et le but est de s’en sortir, qui que l’on soit, on a tous une soif légitime de bonheur.

Donc, tout ce qui est égocentrisme ou victimisation, freine la réalisation affective heureuse. La réelle conscience de soi, de l’amour passe par ces chemins. Aimer c’est pur. Si chacun commence à contrôler, marchander, ajuster pour plaire, perd sa spontanéité, cache sa vulnérabilité, ne se sent pas écouté ou n’écoute pas, il y a perte de la liberté intérieure et de la joie. Mettre nos limites, bien se connaitre soi-même, c’est s’aimer soi-même pour mieux aimer l’autre. L’amour élève, illumine, tandis que la souffrance non avouée pour bien paraitre, nous étouffe.