Nouveaux parents, vous rêvez d’avoir un bébé calme, pas très bruyant. Soudain, ce rêve s’arrête car votre nourrisson s’est réveillé en pleurs, en pleine nuit, et ce n’est pas la première fois… Mais que se passe-t-il dans le corps d’un bébé qui pleure ?
Tous les parents passent par cette épreuve. Celle de devoir consoler et soulager son bébé qui pleure, quelle que soit l’heure et l’endroit où vous êtes. Une attitude tout ce qu’il y a plus de normal, surtout si vous n’avez toujours pas trouvé le remède miracle pour lui faire arrêter ces sanglots. En règle générale, les parents adoptent la « méthode du 5-10-15 », plus connue sous le nom de « l’attente progressive ». Cette technique consiste à laisser son bébé pleurer, pensant que cela l’aide à trouver seul le calme et le sommeil.
Seulement voilà, savons-nous vraiment ce qui passe dans le corps et dans l’esprit d’un bébé quand il pleure ? Si vous les laissez continuer à pleurer sans rien faire, en attendant « que ça passe », les conséquences corporelles et psychiques pourraient être bien plus graves que vous ne pensiez.
En effet, un bébé est naturellement un être dépendant de ses parents. Il ne peut s’occuper de lui-même car il n’a aucune conscience de ce qu’il est et de ce qu’il fait. Lorsqu’il pleure, quelle que soit la raison, son niveau de stress augmente s’il n’est pas consolé par ses parents. Si ses cris sont ignorés, son corps se retrouve inondé d’hormones de stress, ce qui pourrait endommager son système nerveux central sur la durée.
Selon Karl Heinrich Brisch, spécialiste pédiatrique de l’Université de Munich, les bébés que leurs parents laissent pleurer « apprennent très tôt à déclencher un programme d’urgence dans leur cerveau, similaire au réflexe de thanatose observé chez les animaux dont la vie est menacée, et qui consiste à simuler la mort. ». Ainsi, si les bébés ne parviennent pas à s’adapter au stress, grâce au réconfort de leurs parents, cela peut affecter leur développement cérébral.
Une idée rejointe par Fabienne Becker-Stoll, directrice de l’Institut de Pédagogie infantile de Bavière : « Les enfants ont besoin d’une chaleur physique sur laquelle ils peuvent compter, afin de satisfaire leurs besoins psychiques élémentaires et de faire baisser leur stress. C’est seulement ainsi qu’ils peuvent construire des liens sûrs et confiants avec leurs parents puis avec les autres personnes de leur entourage. ».
Ainsi, ceux qui adoptent « l’attente progressive » ne comprennent pas qu’ils peuvent faire du mal au psychisme de leur enfant. En effet, les bébés n’ont aucune notion du temps et qu’ils pleurent cinq ou dix minutes, ça ne leur fait aucune différence. Le laisser pleurer en espérant que ça passe est finalement très néfaste. Des problèmes affectifs peuvent en découler, ainsi que des troubles du sommeil, de l’anxiété, des dépendances et des symptômes dépressifs.
En conclusion, la meilleure façon de soulager un bébé de son stress est donc de le réconforter avec beaucoup de câlins. Même si cela ne cesse pas ses pleurs pour autant, ça lui fait naturellement le plus grand bien, notamment pour son développement psychique.