Je l’évite (et rêve d’ailleurs)
Il rentre à 19h du travail alors on ne sait pas pourquoi, mais on ne va rentrer qu’à 20h, histoire de respirer. Respirer quoi ? L’air de son bureau un peu plus longtemps, avec l’espoir un peu fou que nos collègues proposent un after work pour finir la journée en beauté et en pintes.

Finalement, plus on est loin de Jean-Yves, mieux on se sent. Comme qui revit, réorganise son temps, profite des autres, des bars, de sensations nouvelles, déjà connues mais disparues lorsque l’on s’est casée. Que se passe-t-il ? L’envie d’échapper à son quotidien, de tout recommencer, dans d’autres habitudes.

Il me dégoûte
Jean-Yves, il a toujours fait du bruit en mangeant, mais cette fois, on ne peut plus, vraiment plus. Même quand il annonce qu’il va aux toilettes, on a un sentiment de dégoût qui nous prend. Tout ce qu’il fait, c’est presque sale. Ce petit câlin qu’il initie, aussi. On le rejette. Tout nous rejette. Et cela prouve bien une chose : notre cerveau, en pleine fuite, nous trouve toujours plus de bonnes raisons de nous échapper. Comme un coup de pied aux fesses pour partir plus vite.

Il me fait de la peine
Dès qu’il entreprend de faire du bon, on s’en fout, donc on a de la peine, parce qu’il y a un temps, on le trouvait mignon Jean-Yves quand il allait commander des sushis en bas pour égayer nos vendredis soirs. Aussi quand il venait nous chercher au boulot ou qu’il nous faisait couler un bain parce qu’on avait murmuré « mal au dos ». Désormais, ça nous indiffère, et on trouve ça triste de ne plus ressentir d’amour face à tant d’attentions. Alors on a de la peine (parce qu’on ressent encore des choses, quand même). On culpabilise, même. De ne plus apprécier ce qui était tant appréciable, de voir l’autre se plier en quatre quand on a fait le tour d’être… nous deux.