Une nouvelle méthode d’administration de l’insuline : par voie orale

Pour permettre aux patients diabétiques dépendants d’un apport extérieur en insuline de gagner en qualité de vie, de nombreuses recherches sont en cours à travers le monde sur de nouveaux moyens de fournir au corps l’insuline dont il a besoin.

C’est notamment la voie orale qui est privilégiée par les chercheurs de par sa simplicité. Cette voie pose cependant certains problèmes aux chercheurs, parmi lesquels le fait que les molécules d’insuline soient rapidement détériorées au niveau de l’estomac du fait de l’acidité de celui-ci.

Des chercheurs de l’université de Harvard sont ainsi parvenus à la mise au point d’un contenant pour l’insuline : une gélule faite d’un matériau résistant à l’acidité qui ne se dégraderait pas lors de la digestion, ne libérant son contenu qu’au niveau de l’intestin grêle.

D’autre part, « lorsqu’une molécule protéique telle que l’insuline pénètre dans l’intestin, de nombreuses enzymes ont pour fonction de dégrader les protéines en acides aminés plus petits. », rapporte la chercheuse Amrita Banerjee. Une difficulté que les chercheurs sont une fois encore parvenus à surmonter en stabilisant l’insuline grâce à une solution ionique. La solution permettrait ainsi à la précieuse hormone de ne pas être détruite par les enzymes digestives et de passer dans la circulation sanguine.

Samir Mitragotri, professeur de bio ingénierie à l’institut d’Harvard en sciences appliquées, affirme au sujet de cette nouvelle gélule : « Notre approche est comme un couteau suisse, une pilule a la capacité de surmonter tous les obstacles qu’elle rencontre ».

Des résultats probants

Lors de tests sur les rats, la gélule d’insuline a permis une réduction efficace de la glycémie. Cette réduction atteignait 62 % dans les deux heures suivant l’administration, puis 55 % après dix heures.

Un effet intéressant des gélules par rapport aux injections est que le résultat de baisse du taux de sucre sanguin semble plus durable, car lorsque l’on injecte par voie sous cutanée de l’insuline en dose plus faible aux rats, leur glycémie baisse rapidement de 50 % pour remonter dans les quatre heures suivantes.

Encore un peu de patience

Ces gélules qui pourraient bien révolutionner le quotidien de millions de diabétiques à travers le monde ne sont cependant pas prêtes de se retrouver sur le marché, car il faut d’abord que les tests sur d’autres animaux puis sur les humains soient effectués afin de bien étudier cette méthode et de s’assurer notamment de son innocuité.