Dans une société ultra-érotisée, certains font l’impasse sur les plaisirs de la chair parce qu’ils veulent attendre la femme ou l’homme de leur vie pour s’y adonner. D’autres n’en ressentent pas le besoin. Des  » no-sex  » qui sortent aujourd’hui de l’ombre pour revendiquer leur façon d’être…

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Abstinents jusqu’au D Day : un mouvement de fond chez les américains
Ni malades psychologiquement ni traumatisées par la vie, de plus en plus de personnes choisissent aujourd’hui de ne pas avoir de sexualité, provisoirement ou définitivement. Des « grévistes » de l’amour physique qui se divisent en deux catégories majeures : il y a d’abord les abstinents avant le mariage, qui fonctionnent à l’ancienne et estiment que le couple doit se construire d’abord sur le respect, la tendresse et non pas sur les élans pulsionnels. Ce n’est qu’après le grand Oui qu’ils s’autorisent à sauter le pas… Discrets en France, ils sont ultra-nombreux et revendicatifs aux Etats-Unis, notamment chez les adolescents où ils se regroupent en associations, arborent des slogans « Not me. Not now », « True love waits » et « Friends first » et vont jusqu’à organiser des bals ou des rallyes de chasteté. Les teen-stars ne sont pas en reste puisque nombreuses sont celles à arborer ou à avoir arboré des « anneaux de pureté » ou « anneaux de virginité » : les Frères Jonas, Selena Gomez (avant de rencontrer Justin Bieber) et Hilary Duff ( jusqu’à son mariage avec le hockeyeur Mick Comrie).

L’asexualité, une absence pure et simple de désir sexuel

Mais il y aussi et surtout, parmi ceux qui choisissent délibérément de ne pas faire l’amour, les asexuels. Pour eux, ce ne sont pas des histoires de projet ou de conviction mais bien une orientation sexuelle. Selon Peggy Sastre, qui a écrit No sex, l’envie de ne pas faire l’amour, l’asexuel ne ressent ni manque ni frustration. La sexualité est d’ailleurs, pour la plupart, un domaine qu’ils ont déjà exploré avant de se rendre compte que ça ne leur apportait rien… Loin d’être marginaux (ils représenteraient 1% de la population mondiale), ils sont pourtant encore mal perçus par la plupart des gens. Comme le disait Sophie Fontanel, l’auteur de L’envie, dans une interview au Nouvel Observateur « C’est dingue, aujourd’hui, on peut dire qu’on est échangiste sans choquer personne, mais ne pas faire l’amour, même pendant une période donnée, ça, non… ». Alors que, comme elle l’exprime si joliment dans son livre, l’asexualité peut être une libération. « On confond souvent ce désintérêt avec une impuissance. Nous sommes si nombreux à savoir que ce n’est pas qu’on ne peut pas, c’est qu’on ne s’y voit plus. Le plaisir est récolté, et après ? Il n’est plus l’argument impérieux d’hier. Le jeu n’en vaut plus la chandelle. C’est pour cette raison qu’on s’éloigne. J’irais jusqu’à dire que ça fait un bien fou. »