Sites de rencontres, services de messagerie instantanée, chat, webcam etc… La technologie s’est mise au service des relations amoureuses. Quelle lecture la psychologie peut-elle apporter sur ce phénomène ?
Un nouveau rapport au temps
Ces dernières années, les temps sociaux se sont considérablement restreints. Partout les rythmes se sont accélérés, contraignants chacun à la culture de l’immédiateté, réduisant les espaces de paroles et les moments de détente. Dans le même temps, l’avènement des nouveaux moyens de communication a profondément modifié les relations humaines en supprimant la nécessité du face à face. Nous sommes désormais tous joignables à n’importe quel moment et en n’importe quel lieu, au travers de nos téléphones et d’Internet.
La transformation de notre rapport au temps et la facilité avec laquelle nous pouvons désormais entamer et rompre une conversation, loin de se restreindre au champ de l’amical, envahit désormais les relations amoureuses, pourtant naturellement conditionnées à la rencontre physique et à des temps de découverte progressive de l’autre.
Les amours virtuelles : une idéalisation renforcée
La rencontre amoureuse se traduit par une idéalisation de l’être aimé qui est perçu comme parfait, parfait pour soi s’entend. Cette phase, si elle est nécessaire et bien agréable, peut toutefois s’avérer un frein au développement d’un lien durable entre les deux partenaires.
Dans les premiers temps, l’espace amoureux n’est ni tout à fait réel, ni tout à fait imaginaire, il se situe au milieu, entre les ressentis et les résonances entre les deux inconscients. C’est l’entrée du couple dans la réalité quotidienne (ce que les psychologues nomment le principe de réalité) qui permet à chacun de se libérer de la fusion, de retrouver ses propres intérêts, de répondre à ses besoins, tout en construisant avec l’autre un espace commun fait de tendresse, de soutien et de compromis.
L’amour virtuel renforce obligatoirement la nature irréelle de la relation et risque ainsi de maintenir les partenaires dans une idéalisation de l’autre. Ce risque se trouve renforcé par l’effet d’image de soi que chacun peut transformer à sa guise par une simple modification de son profil.