La crise dans les amours virtuelles

La crise fait partie de la vie normale de la relation amoureuse, elle est d’ailleurs nécessaire à son dynamisme et reflète l’évolution du duo en parallèle de celui des partenaires. Elle permet au couple de se reconstruire, de se réinventer.

Les amours virtuelles sont avant tout synonymes de confort pour leurs adeptes. Tout d’abord par le choix du partenaire qui est pré-sélectionné sur la base d’un certains nombres de critères, ensuite par la nature ‘temporaire’ de la relation qui n’existe finalement que durant les temps de connexion : une fois l’ordinateur éteint, la personne reprend seule le cours de sa vie. Dans ces circonstances, il semble bien difficile d’entrevoir les différentes phases de la crise, alors qu’il est si facile d’éteindre son ordinateur ou son téléphone plutôt que d’accepter des compromis.

Angoisse de l’absence vs angoisse d’intrusion

Le couple, on le sait, est une protection contre la solitude, contre la crainte de devoir faire face seul(e) aux difficultés. Il est donc une tentative pour chacun d’entre nous, de retrouver le cadre bienveillant et sécurisant de la mère. Les amours virtuelles ne peuvent en aucun cas répondre à cette fonction et peuvent même, à l’inverse, provoquer une réactivation de l’angoisse de la perte et du vide (qui constitue l’une des deux angoisses fondamentales du Moi).

L’amour virtuel peut également représenter une garantie pour tous ceux qui perçoivent l’amour comme un danger pour leur bien-être et leur liberté. Certains souffrent en effet d’une perturbation du lien à l’autre et peuvent craindre d’être blessés, manipulés ou influencés par un éventuel partenaire (la crainte d’être influencé, c’est-à-dire la peur d’intrusion est la seconde angoisse fondamentale du Moi).
Pour ces personnes, la construction d’un amour virtuel peut apparaître comme une solution pertinente mais elle ne sera que le camouflage d’une problématique profonde qui devra être traitée pour envisager la construction d’une famille.