Il existe des métiers qui font fantasmer, des métiers qui font tourner les têtes, des métiers où l’on se fait plus draguer. Infirmière, hôtesse de l’air, barmaid ou bien encore prof de fac, c’est fou comme certaines professions encouragent les rencontres amoureuses.
Allison, hôtesse dans l’événementiel, 24 ans
- La dernière fois qu’on vous a draguée ?
J’étais hôtesse pour Axe, la marque de déo aux campagnes de pub hot. Une tournée de trois semaines le printemps dernier, où on faisait les sorties de facs du nord et nord-est de la France, pour faire gagner aux étudiants un shooting avec Clara Morgane.
Moi, minijupe en plastique transparent, leggings noirs, top moulant et grand sourire, eux : «?Clara Morgane, on s’en fout, on préfère gagner une soirée avec vous.?» Ben voyons.
Allez, sur cinquante étudiants approchés, quarante-cinq m’ont répondu ça. Sympa, mais usant.
- Pourquoi votre métier fait fantasmer ?
Les hôtesses sont recrutées sur casting, obligées de sourire et d’être gentilles. Ça encourage les hommes à penser que nous sommes ouvertes et «?faciles?».
- Vous vous y attendiez ?
Je me doutais bien que dans des contextes très masculins, type congrès de chirurgiens ou Mondial de l’automobile, avec des hommes loin de chez eux et de leur famille, il allait me falloir pas mal d’aplomb.
- Tactiques des garçons ?
S’ils remplissent un bulletin de concours, à la question du numéro de téléphone, ils me demandent souvent le mien. Sinon, «?Je peux vous inviter à dîner mademoiselle ??» arrive en tête. La plupart des garçons sont gentlemen, mais cash.
- Comment vous vous défendez ?
Je peaufine ma technique du sourire, mais pas celui de Jessica Simpson, celui ferme et pincé. J’ajoute que «?C’est gentil, mais je ne suis pas intéressée?», parfois je plaisante un peu : «?Merci pour l’invitation, je peux amener mon copain ??».
Ensuite, je tourne les talons et fais semblant d’avoir un truc hyper important à rappeler à ma copine hôtesse.
Francine, barmaid, 28 ans
- La dernière fois qu’on vous a draguée ?
C’était derrière le comptoir d’un bar dans le quartier Oberkampf, à Paris. Un client me fixait, de son tabouret. L’alcool aidant, il s’est approché…
Après les compliments d’usage, «?Tu es magnifique?», le voilà qui essaie de me faire un massage du dos à travers le top ! Euh…
C’est un vendeur de roses qui m’a sauvée : mon dragueur lui a acheté tout le bouquet, pour moi. Jouant l’altruisme, j’ai offert une fleur à chaque cliente du bar. Ça a fait diversion…
- Pourquoi votre métier fait fantasmer ?
Le bar, c’est un «?mur?» qui impressionne, il confère une certaine autorité. Du coup, on devient la fille la plus difficile à décrocher. Et puis, elle a un côté petit chimiste, la barmaid, à mixer des liquides de toutes les couleurs. C’est une magicienne.
- Vous vous y attendiez ?
Oui, mais j’aime rencontrer des gens.
- Tactiques des garçons ?
Des regards appuyés, des blagues façon «?Je pique les pailles, hi, hi?», un minimum de conversation vu le bruit ambiant… Ils offrent des verres à gogo et laissent aussi parfois de gros pourboires. Et surtout, ils cherchent à te faire sortir du zinc, de tes «?remparts?», pour mieux te séduire.
- Comment vous vous défendez ?
L’hyperfroideur, la distance. Jouer le speed aussi, paraître débordée. Voire refiler le client relou au grand barman tatoué, «?Voyez avec mon collègue?».
Céline, DJette, 26 ans
- La dernière fois qu’on vous a draguée ?
Je mixais dans un bar d’hôtel parisien avec Violaine (elles forment le duo Kiss The Girl), devant une clientèle sélecte, dont un groupe de mecs venant de New York, se disant «?personal shoppers?» de people. Ils nous ont d’abord félicitées pour notre set, puis invitées à boire un verre.
Après les courtoisies, la rudesse : ils ont tant insisté pour qu’on monte dans leur suite qu’il nous a fallu appeler la sécurité pour arriver à les calmer !
- Pourquoi votre métier fait fantasmer ?
Bon d’abord, on est deux filles, plutôt mignonnettes et rock, ça aide. D’autant que disc-jockey, c’est d’abord perçu comme un boulot de mec.
Du coup, on en jette avec tout notre matos électro derrière nos platines, nos gros casques sur les oreilles. Comme deux cyborg women…
- Vous vous y attendiez ?
Quand tu crées en live, face à un public – et même si c’est dans un pub de quartier -, tu prends la lumière, les gens te regardent. Tu es l’attraction. Fatalement…
- Tactiques des garçons ?
D’abord, on a nos «?groupies?», des romantiques de la nuit qui nous sont fidèles. Ils regardent, mais n’osent rien. Et les autres. Leur marotte, c’est de brandir leur iPhone rétroéclairé avec un message genre «?T bonne?».
- Comment vous vous défendez ?
Grâce à ma repartie ! Portées par l’énergie de notre musique, on est capables de vanner du tac au tac. Et si le mec insiste, envahit… ben, on appelle la sécurité !
Valérie, hôtesse de l’air, 28 ans
- La dernière fois qu’on vous a draguée ?
L’an passé, sur un vol Paris-San Francisco. L’homme en question voyageait en Business. Pas un playboy, mais un quinqua plutôt classe qui parlait bien de son métier.
Il bossait chez Calvin Klein et, entre un café et une mignonnette de Baileys, m’a proposé de me faire envoyer le dernier parfum. Naïve, sur la passerelle, j’ai lâché ma carte de visite.
Sur la sienne, en échange, j’ai pu lire «?RDV à mon Novotel ??». Berk.
- Pourquoi votre métier fait fantasmer ?
L’image de Natacha hôtesse de l’air tient bon. Et puis, il y a le prestige sexy de l’uniforme, du tailleur au foulard (exit le calot, par contre).
On sent les regards durant notre show sur les consignes de sécurité. On s’en amuse même, parfois.
- Vous vous y attendiez ?
J’imaginais pire. Pas de la part des passagers, mais plutôt du personnel de bord.
Aujourd’hui, les escales sont plus courtes – quatre jours maxi – et la rotation des équipages ultra rapide. Moins le temps de se laisser séduire par le pilote !
- Tactiques des garçons ?
Souvent affligeantes : le soda renversé dans la travée centrale, obligée d’éponger… en tailleur, la boucle de ceinture introuvable… Le must : un homme m’a même demandé de border sa couverture.
- Comment vous vous défendez ?
Quand tu es hôtesse, tu dois faire preuve de diplomatie. Surtout sur un long-courrier. Donc, je réponds «?Non, merci?» sur le même ton et avec le même sourire que quand je propose «?Thé ou café ??».
Sandrine, infirmière en rhumatologie, 30 ans
- La dernière fois qu’on vous a draguée ?
Le patient était hospitalisé pour une rupture de ligaments, et je faisais souvent un brin de causette avec lui.
Un matin, il me dit : «?Excusez-moi, vous ne savez pas comment marche ce portable ??» Pas méfiante, j’examine l’iPhone en question et lui demande ce qu’il veut faire.
«?Enregistrer un numéro de portable dans le répertoire.?» Lequel ? je lui demande. «?Le vôtre.?» Mignon !
- Pourquoi votre métier fait fantasmer ?
Je suis aux petits soins avec les patients, les hommes aiment bien. La blouse crédibilise et instaure une relation patient-praticien, mais la blouse interroge aussi : que peut bien porter l’infirmière dessous ?
- Vous vous y attendiez ?
Oui, je m’y attendais. Un copain travaillant dans un magasin de déguisements m’avait prévenue : le costume d’infirmière est numéro deux des fantasmes… derrière celui de mère Noël ! Et combien de films pour adultes se passent dans des hôpitaux, hein ?
- Tactiques des garçons ?
Plus touchantes que prévues… Certains en rajoutent pour me retenir, «?J’ai mal par-ci, ça me tiraille par-là?». D’autres cherchent à savoir si on a quelqu’un. La tactique des médecins ? Le sourire en coin.
- Comment vous vous défendez ?
J’enfile ma blouse, et je suis au boulot. Je suis sympa mais ferme, et comme c’est moi qui fais les piqûres, ils se tiennent à carreau.
Abigail, prof à l’université, 27 ans
- La dernière fois qu’on vous a draguée ?
Tous les jeudis, j’ai un cours avec cet élève qui fait le malin. Il se place toujours devant, me lance des sourires éloquents, enchaîne les bonnes notes. Parfois, il reste à la fin du cours pour pouvoir me poser des questions ou bien me proposer d’aller boire un verre entre copains. Je crois qu’il cherche à me plaire.
- Pourquoi votre métier fait fantasmer ?
Le prof transmet son savoir avec une certaine passion, ça le rend fascinant, j’imagine. Assis à son bureau, ou debout devant le tableau, il est moins accessible que la jolie brunette du deuxième rang. Si en plus, le prof est une fille assez jolie, qui sait hausser le ton, il y a du challenge dans l’air pour l’élève…
- Vous vous y attendiez ?
J’ai 27 ans, soit à peine plus que mes élèves, on dit que je suis mignonne, j’ai moi-même été étudiante, et j’ai même déjà été attirée par deux ou trois profs : je m’y attendais, oui !
- Tactiques des garçons ?
Ils chuchotent entre eux en me regardant, posent des questions, font des blagues… L’avantage, c’est qu’ils assistent aux cours et qu’ils sont à l’école : ils ne peuvent pas aller trop loin.
- Comment vous vous défendez ?
Ni machine à café, ni échange de potins avec les élèves, je reste discrète sur ma vie privée.
«?Chouette?», «?Super !?», «?J’adore?» sont des mots que j’oublie, je m’interdis de me la jouer youplaboum avec les élèves. Parfois je souris, mais je laisse mes robettes de 50 grammes et mes escarpins au vestiaire.
Je choisis des fringues neutres pour ne pas distraire l’œil de celui qui écoute et je suis assez directive. Tant pis si on me prend pour une fille un peu terne et coincée !
Les garçons aussi se font draguer
- Mais comment font leurs copines ?
Célia aime un prof de surf : «?J’ai déménagé à Hossegor pour être tout près de lui.?»
Marine aime un rugbyman : «?Les filles aiment bien les rugbymen depuis qu’ils sont dans un calendrier. Je ne vais pas à tous les matchs, mais j’assiste parfois aux entraînements, parce qu’il paraît que c’est par là que traînent les supportrices…?»
Sylvia aime un musicien : «?Je vais quasiment à tous ses concerts. D’un œil, je le regarde, lui, de l’autre, je surveille les groupies. Quand il est en tournée, j’exige un coup de téléphone de bonne nuit. Le jour où je ne l’aurai pas, ce sera peut-être suspect.?»
Julie aime un kiné : «?Je lui demande s’il a de jolies clientes ! Il me répond toujours : «?Aucune plus jolie que toi.?» Même si rien n’est jamais sûr, j’aime m’accrocher à cette phrase.?»
Jaïda aime un prof de fac : «?On parle beaucoup, de ses cours, de ses étudiants… Je jette un œil sur les copies pour me faire une idée
de ses classes, et parfois je fais une descente surprise à la sortie de la fac.?»
Hélène aime un pilote : «?Moi, je lui fais confiance.?»