Toutes les personnes qui ont été opérées d’une crise d’appendicite savent très bien qu’il est possible de bien vivre sans appendice. Mais, à quoi sert alors cet organe ?
L’appendice, un organe minuscule
L’appendice qu’on appelle scientifiquement l’appendice iléo-cæcal ou appendice vermiforme est une petite excroissance du cæcum, une poche appartenant à l’appareil digestif. C’est un diverticule de 5 à 12 cm qui a été longtemps associé à une inflammation : l’appendicite.
L’appendice a été considéré comme inutile pendant des décennies. On pensait qu’il n’avait aucun rôle dans le fonctionnement du corps humain. Récemment, les scientifiques ont découvert que cet organe est en fait une zone de stockage pour les bactéries intestinales bénéfiques. Cet organe fabrique des immunoglobines, des protéines qui protègent le corps contre les agressions.
Des recherches et une découverte étonnante sur l’appendice
En 2007, les chercheurs du centre médical de l’Université Duke en Caroline du Nord, à leur tête le Professeur William Parker, ont constaté que l’appendice agit comme une réserve de bactéries intestinales bénéfiques, qui entrent en action après une grave crise de choléra ou de dysenterie, deux maladies pouvant purger l’intestin des bactéries vitales pour la digestion. L’appendice est donc un précieux écosystème regroupant des milliers de bactéries utiles à la digestion.
Les scientifiques ont fait la découverte en examinant les appendices des koalas, qui sont extrêmement longs comparés à ceux des humains. Cet organe est très bénéfique pour leur régime alimentaire composé presque entièrement de feuilles d’eucalyptus. Bien que l’appendice humain agisse d’une manière similaire à celle du koala, le professeur Vardaxis ne pense pas que l’organe du marsupial australien diminue de sitôt.
Selon ce scientifique, la petite taille de l’appendice humain résulte de changements dans notre alimentation qui ont eu lieu au cours de plusieurs milliers d’années. D’autres scientifiques affirment aussi que l’appendice est un vestige de l’évolution, qui pouvait jouer un rôle chez nos ancêtres, en favorisant la digestion des végétaux. D’ailleurs, la plupart des mammifères n’en ont pas à l’exception des herbivores.
Cette hypothèse laisse une possibilité pour les espèces ayant un appendice plus grand de se trouver un jour (dans des milliers d’années) dans une situation similaire si leur régime alimentaire venait à changer de façon significative. Si cela arrive aux koalas, ils risquent eux aussi de souffrir d’une appendicite tout comme les humains !