En règle générale, on a tendance à considérer le manque d’attention au travail comme un obstacle à la productivité. Mais selon une récente étude américaine, la réalité serait tout autre. Et si, en fait, la distraction au boulot était un indice d’intelligence ?

La prochaine fois que votre boss vous dira de vous concentrer, vous pourrez lui répondre que vous ne le faites pas exprès, c’est parce que vous êtes un génie ! Alors que ce constat peut en faire rire certains, c’est pourtant ce que révèle une sérieuse étude menée par l’université de Californie portant sur 10 000 travailleurs de 17 pays différents.

Parmi le panel interrogé, les individus les plus intelligents auraient tendance à se dissiper dès lors qu’ils seraient contraints de gérer plusieurs choses en même temps car ils auraient davantage de difficultés à hiérarchiser leurs idées. Un type de comportement qui conduirait à un « sentiment d’inadéquation et à l’incapacité de faire face à la charge de travail », selon le psychologue Ned Hallowell. Une tendance que le docteur explique notamment par le besoin pressant de vouloir résoudre chaque tâche dès qu’elle apparaît. Ce que l’on appelle « distraction » s’apparenterait en réalité à un bouillonnement intellectuel suite à l’arrivée de toutes vos idées.
Travailler toujours plus, toujours plus vite

Mais être dispersé(e) n’amène pas que son lot de bonnes nouvelles. Les cerveaux les plus brillants pourraient, par ailleurs, se retrouver largement en deçà de leurs propres attentes et de celles de leurs patrons. Par peur de perdre le contrôle, il se peut que vous ne tiriez pas profit de la totalité de votre potentiel. « La façon dont nous travaillons ne cesse d’évoluer. Le cerveau se retrouve soumis à plus de contraintes et de distractions. qui peuvent conduire à la surcharge de travail », explique Bostjan Ljubic, vice-président de Steelcase, l’agence commanditaire de l’étude. Un phénomène qui se serait amplifié avec le développement d’Internet et la montée du numérique.

La faute aux nouvelles technologies ?

Bien que les chercheurs ne désignent pas les nouvelles technologies comme la source première de notre distraction, certains chiffres révélés par l’étude sont toutefois alarmants. Un employé moyen de bureau serait, par exemple, interrompu ou distrait toutes les 3 minutes. Nous consulterions également notre téléphone 221 fois par jour et notre boîte mail au moins 30 fois par heure. Ainsi, le temps moyen passé sur nos appareils électroniques aurait augmenté de 200% depuis 2012. Alors, quand est-ce qu’on déconnecte ?