Au sixième jour, je me réveille avec la nuque bloquée comme jamais. De ces moments où tu es obligé d’appeler quelqu’un pour qu’il te roule sur le côté du lit afin que tu puisses te lever.

Après une semaine de bouffe grasse, c’est pas beau à voir, mais je roule bien.

Du coup, le médecin m’envoie faire une radio des cervicales. J’y roule tout de suite.

Le radiologue me dit que c’est le stress. Une grosse boule de stress, entre mes omoplates.

Il pourrait pas plutôt se répartir harmonieusement dans mes seins, le stress ? Au moins je serais angoissée mais avec une taille de bonnet de plus.

– Mammoplastie ?

– Non, j’ai reçu ma famille chez moi.

– Le droit est pas plus gros que le gauche ?

– Si. Attends, je vais penser au devis pour le remplacement de la vitre de la voiture, ça va rééquilibrer.

Bref, le radiologue m’annonce ça et je lui demande s’il ne connaîtrait pas un bon proctologue pour régler le problème.

C’était une erreur.

Je voulais dire chiropracteur.

J’avoue que dans mon humiliation je suis assez contente d’avoir posé cette question avant le rendez-vous, sinon ça aurait été gênant pour tout le monde :Dites donc docteur, vous avez une manière bien à vous d’aller chercher les cervicales. C’est pas évident évident abordé comme ça ! Enfin perso j’y aurais pas pensé…

Quelques jours plus tard, je suis à nouveau en mesure de me lever grâce à un astucieux système (je me laisse tomber par terre, puis je rampe, puis je roule, puis je profite de ma chute dans les escaliers pour me remettre en position verticale)(n’essayez pas chez vous), je vais me promener, me fais doubler par une personne âgée avec son déambulateur, il fait froid, j’entre dans une boutique au hasard pour me réchauffer un peu et trouver un coin où m’assoir le temps que mes cervicales cessent d’essayer d’entrer dans mon coccyx, je lève les yeux sur l’étagère face à moi et là, je vois un mug avec une vache dessus. Evidemment je l’achète.

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