Danny Bowman : premier cas recensé de toxicomanie selfie

L’exemple de Danny Bowman, un britannique de 19 ans, illustre bien les dérapages du selfie. En effet, celui-ci a tenté de mettre fin à ses jours parce qu’il avait raté son selfie ! Son objectif était d’atteindre le selfie idéal, et pour y parvenir, il a passé 10 heures par jour pendant plusieurs semaines à prendre 200 clichés quotidiens de lui.

Pendant cette période de « folie » mentale, Danny Bowman a perdu 24 kilos et a raté ses cours pour rester chez lui afin de prendre inlassablement des photos de lui-même du matin au soir. Résultat : il n’est pas arrivé à prendre le selfie qu’il voulait et cet échec l’a poussé à vouloir se suicider (sa mère l’a sauvé in extremis). Après cette expérience, le jeune homme a témoigné sur cette dépendance.

Il a expliqué que cette quête du selfie idéal l’avait plongé dans une telle détresse mentale qu’elle lui avait ôté le goût de la vie. Danny Bowman est le premier toxicomaneselfie enregistré qui a suivi la thérapie destinée à soigner le trouble de dysmorphie corporelle et TOC (Troubles Obsessionnels Compulsifs). Il a été admis à l’Hôpital Maudsley de Londres, où il a appris à vivre sans smartphone.

Son téléphone a été « réintégré » dans son quotidien de manière progressive : une durée de 10 minutes au début, qui a évolué jusqu’à une heure à la fin de sa thérapie. Le jeune homme a expliqué que se débarrasser de son smartphone a été une véritable souffrance mais qu’à force de volonté, il est parvenu à surmonter cette dépendance.

Selon les autorités de santé publique au Royaume-Uni, le nombre de cas similaires à celui de Danny Bowman ne cesse de croître. En 2014, 100 personnes souffrant de dépendance aux réseaux sociaux ont suivi la même thérapie cognitivo-comportementale.

Prendre des selfies serait lié à une faible estime de soi

D’après la psychologue des médias Pamela Rutledge, les selfies révèlent un problème beaucoup plus profond, trouvant son origine dans le besoin obsessionnel d’attirer l’attention de ses proches et/ou de son entourage. Des efforts qui traduisent un excès de narcissisme doublé à une faible estime de soi.

L’augmentation des cas de « narcissismes numériques » révèle aussi la pression accrue qui pèse sur les gens qui cherchent à devenir à tout prix une personne qu’ils ne peuvent pas être, une version améliorée d’eux même en sorte, fictive. Ces personnes ont souvent pour modèle des célébrités qui sont elles-mêmes suivies par des millions de followers, d’où les dérives qui découlent de ce trouble obsessionnel. Au fond, le selfie ne ferait que déclencher des problèmes et des maladies mentales qui sont déjà présents. Alors, si vous vous sentez concerné par ce que vous venez de lire, prenez un peu de recul vis-à-vis de ces excès de shootings pour faire une auto-évaluation.