En 1954, j’avais 15 ans et je passais les vacances avec mes parents en Bretagne. C’est là que j’ai fait la connaissance d’une petite cousine, Claudine, du même âge que moi (nos pères étaient cousins germains). C’était une très jolie jeune fille, mignonne, séduisante, sympathique…
Pour la première fois, je suis tombé amoureux. Les années suivantes, nous nous sommes vus ainsi pendant une petite semaine, quelquefois deux, à peu près tous les ans. Nous nous embrassions beaucoup, nous nous caressions un peu, mais cela restait très chaste.
J’étais très amoureux d’elle et je croyais qu’elle l’était aussi, d’autant plus que nous échangions discrètement des lettres très tendres entre nos rencontres. Et puis, à mon grand désarroi, notre relation prit brusquement fin.
Comme Claudine voulait entrer à la fac, et que son père refusait qu’elle y aille, elle décida de partir en Tunisie pour devenir institutrice. Son amour pour moi passait en second plan.
Elle m’annonça sa décision lors de notre dernière rencontre, en 1960, un peu gênée mais décidée, me disant que nous nous reverrions, que nous n’étions pas fâchés, que nous nous écririons…
Mais je n’ai plus eu de nouvelles.
J’ai compris plus tard que, même si nous nous entendions très bien, elle n’était sans doute pas aussi amoureuse de moi que je l’étais d’elle… Et puis : « loin des yeux, loin du cœur » dit-on…Nous avions le même âge, mais elle était plus mûre que moi ; elle voulait construire sa vie, avoir un travail…. Là bas, elle s’est mariée.