En 1964, elle revint s’installer en région parisienne avec son époux, et ils eurent deux enfants.

De mon côté, j’avais décidé de l’oublier. Je me suis alors laissé séduire par une jeune fille dont je pensais être amoureux. Je l’ai épousée sans peut-être trop réfléchir. Notre mariage a duré dix ans et nous avons eu deux filles. Mais après quelques années difficiles, nous avons divorcé.

Je revoyais Claudine à certains repas de famille, accompagnée de son mari et de ses enfants. A chaque fois, j’étais très ému de la revoir, mais il ne pouvait rien se passer entre nous. Pour moi, elle m’avait oublié, notre histoire était terminée.

Puis, je me suis remarié. Une relation chaotique, car ma femme était très fragile psychologiquement.

En 2006, Claudine a perdu son mari. Elle a alors voulu reprendre contact avec moi. Le souvenir de notre amour de jeunesse n’avait pas complètement disparu. Depuis quelques temps, elle y pensait même de plus en plus.

A partir de ce moment là, notre histoire a vraiment commencé : longues lettres d’amour, longues conversations téléphoniques, longs mails… C’était évident, nous devions nous retrouver pour entreprendre ce que nous n’avions pas osé faire à vingt ans : l’amour. Et parachever ainsi à 72 ans ce que nous avions commencé à 15 !

Nos retrouvailles ont été une véritable révélation.

Depuis un an et demi maintenant, nous nous retrouvons tous les deux ou trois mois pour un ou plusieurs jours. C’est ce que nous appelons « nos parenthèses enchantées ». Ces moments nous apportent un bonheur immense lié sans doute à notre aventure de jeunesse, puis à cette séparation qui nous laisse énormément de regrets. Nous vivons tous les deux maintenant un véritable grand amour, que ni l’un ni l’autre n’avons vécu dans nos couples, grâce aussi à une entente physique extraordinaire que nous ne pouvions imaginer vivre à nos âges. Simplement, nous nous aimons et n’avons jamais été aussi amoureux…

Au final, je pense que la vie m’a fait un beau cadeau : retrouver mon premier amour.