Quelle serait votre réaction si un fournisseur de produits pharmaceutiques, en qui vous faites confiance, vous vend des médicaments pour enfants, pouvant transmettre le VIH ? Pire encore, comment réagiriez vous, si l’institution gouvernementale en charge de votre protection, fait mine de ne rien savoir et prend par à un pareil acte ignoble ?

Vous avez sans doute déjà entendu parler  de l’aspirine Bayer, un médicament populaire dont beaucoup d’entre vous retiennent très bien le nom. Elle est mise au point par la société pharmaceutique allemande Bayer AG. Cette dernière  fabrique également de nombreux autres produits, allant des pesticides aux médicaments Facteur 8 pour les hémophiles. C’est justement, ces médicaments qui font l’objet de notre article.

Les médicaments Facteur 8 : Porteurs du VIH ?

En 1984, Bayer AG avait pris connaissance du fait que plusieurs de ces lots de médicaments de Facteur 8 contenaient le VIH.  Mais, comme il était impossible de vendre le Facteur 8 aux États-Unis, Bayer, avec la permission de la FDA, a vendu ce médicament infecté par le VIH à des pays comme l’Argentine, l’Indonésie, le Japon, la Malaisie et Singapour.

La vente de ces médicaments infectés a été reportée dans des documents recueillis par le New York Times à l’époque. Les documents ont révélé comment Cutter Biological, une division de Bayer, a expédié plus de 100 000 flacons de concentrés non chauffés d’une valeur de plus de 4 millions de dollars US, après avoir écoulé tout leur stock.

La vente de ces médicaments s’est soldée par l’infection de plusieurs dizaines de milliers de personnes par le VIH, ainsi que des décès qui se comptaient aussi par milliers. Ainsi, beaucoup d’enfants et d’adultes innocents ont trouvé la mort à cause de cette société et aucune action punitive n’a été prise à leur encontre.

C’est là tout le comble de l’histoire : Bien que reconnus coupables, aucune mesure sévère n’a été prise à l’encontre de Bayer et encore moins la FDA :

Suite au scandale de la vente des médicaments infectés de VIH, les dirigeants des services de santé des différents pays concernés, à savoir l’Argentine, l’Indonésie, le Japon, la Malaisie et Singapour, ont tous été emprisonnés. Cependant, la FDA américaine continue à jouir d’une liberté d’action absolue.

Quand à Bayer, interrogé sur la vente du Facteur 8 contaminé, leur réponse était formulée de la manière suivante :

« Les décisions prises, il y a près de deux décennies, ont été basées sur les meilleures informations scientifiques de l’époque et ont été conformes à la réglementation en vigueur».

Sur ceux, on est à même de considérer que Bayer a demandé à la FDA l’autorisation de tuer des enfants pour le profit et que cette dernière a donné son approbation. Selon le New York Times, le responsable de la régulation des produits sanguins de la Food and Drug Administration, le Dr. Harry M. Meyer Jr, a demandé que le problème soit « discrètement résolu sans alerter le Congrès, la communauté médicale et l’opinion publique. »

Un deuxième épisode du Scandale du « sang contaminé » ?

Au début de l’épidémie du Sida, il y a eu dans plusieurs pays un décalage entre le moment où l’on a su comment se transmettait le virus et celui où les autorités ont pris des mesures. Pendant ce laps de temps, de nombreux hémophiles et de nombreux transfusés ont été infectés, ce qui a provoqué un énorme scandale : Celui du sang contaminé !

Le scandale du sang contaminé a éclaboussé plusieurs pays, dont la Suisse. Au début des années 1980, lorsque le virus du sida a commencé à devenir une épidémie à l’échelle mondiale, de très nombreuses personnes transfusées et de nombreux hémophiles ont été infectés par le virus du VIH/sida.

Elles ont été victimes de décisions prises trop tardivement, soit de la part des laboratoires préparant les produits coagulants pour les hémophiles, soit de la part des gouvernements en place, qui ont continué à utiliser du sang récolté sans dépistage et sans transformation.