L’onychophagie – le fait de se ronger les ongles – suscite plusieurs théories. Diverses raisons justifieraient ce comportement, comme le tic, un stress passager ou tout simplement une mauvaise habitude. Un psychologue behavioriste vous indique ce que ronger vos ongles révèle sur votre personnalité.
Depuis aussi longtemps que je me souvienne, je suis un angoissé compulsif. En fait, je suis en train de mordiller mes cuticules alors que j’écris ceci. Les gens me demandent toujours « Qu’est-ce qui te rend si nerveux ? ». Mais je sais que ce ne sont pas seulement mes nerfs ; je ronge mes ongles même quand je me prélasse sur la plage.
Apparemment, je le fais parce que je suis un perfectionniste. Les scientifiques de l’Université de Montréal ont publié une étude au Journal de Thérapie Comportementale qui suggère que le perfectionnisme peut être à l’origine des habitudes compulsives axées sur le corps, comme se ronger les ongles et s’arracher les cheveux.
Pour l’étude, les chercheurs ont travaillé avec 48 participants, dont la moitié a régulièrement ce genre de comportements. Les autres membres du panel, qui n’ont pas ces habitudes, ont agi comme un groupe de contrôle. L’enquête a porté sur la mesure dans laquelle ils ont connu des émotions comme l’ennui, la colère, la culpabilité, l’irritabilité et l’anxiété. Puis, chaque participant a été exposé à des situations destinées à provoquer des sentiments particuliers, comme la relaxation, le stress, la frustration et l’ennui.
Ceux avec les habitudes compulsives ont dit qu’ils avaient une envie plus forte de ronger leurs ongles, par exemple, quand ils n’ont pas été autorisés à terminer un travail dans les temps ou quand ils s’ennuyaient après avoir été laissés seuls dans une pièce pendant six minutes. Les auteurs de l’étude en ont déduit que les personnes ayant ces comportements répétitifs peuvent être perfectionnistes, ce qui signifie qu’elles sont incapables de se détendre et d’effectuer des tâches à un rythme « normal ». Elles sont donc sujettes à la frustration, l’impatience et le mécontentement quand elles n’atteignent pas leurs objectifs. Elles connaissent également des niveaux plus élevés d’ennui.
Mais quand les habitudes commencent à interférer avec la vie quotidienne, elles peuvent devenir plus des désordres que des habitudes – pour lesquels, heureusement, il existe des traitements. Deux solutions ont été préconisées : un traitement comportemental qui consiste à remplacer l’habitude par une autre action et une approche distincte qui se concentre sur les facteurs sous-jacents qui créent des tensions. Peut-être avec toute cette information à l’esprit « les rongeurs d’ongles et les arracheurs de cheveux » pourront se rappeler qu’ils n’ont pas besoin de se mutiler juste pour quelques aspirations ou insatisfactions.