Dès lors qu’un couple s’engage, les partenaires se projettent et ont généralement pour projet de fonder une famille. Viennent alors les essais bébé, le stress, les déceptions mais aussi les joies dont celle de réussir à avoir un enfant. Ensuite, un ou deux enfants viendront s’ajouter à la fratrie pour ceux qui désirent une famille nombreuse. Cependant, fonder une famille, c’est aussi s’engager à devenir père et/ou mère.
Et, ce changement de statut peut être déroutant pour les nouveaux parents. Fini les soirées tardives et les vacances entre amis, les priorités sont désormais toutes autres et ne tournent qu’autour d’une personne : l’enfant. Parce que la parentalité consiste majoritairement à prendre soin de son enfant, à l’éduquer et à l’armer face à aux aléas de la vie. D’ailleurs, certains enfants ont du mal à se détacher de leurs parents et à voler de leurs propres ailes, il s’agit du « phénomène Tanguy ».
Les enfants et le foyer parental
Le foyer parental est sûrement l’un des endroits où l’enfant se sent le plus en sécurité. Pourtant, l’une des étapes de la vie consiste à quitter le nid familial pour s’envoler vers sa propre vie, vers ses propres responsabilités et vers son propre chez soi. Si cela paraît évident pour certains adolescents, qui souhaitent découvrir l’autonomie et l’indépendance assez rapidement, d’autres ne le voient pas de la même manière et préfèrent rester chez papa et maman.
On parle alors du « phénomène Tanguy », en référence au film d’Étienne Chatiliez qui met en scène la vie d’un homme de 28 ans vivant toujours chez ses parents alors que ces derniers n’en peuvent plus de cette situation. Mais bien loin d’un simple film, il s’agit d’un réel phénomène social, dans la mesure où une récente étude de l’Institut National français de la Statistique et des Études Économiques (INSEE) a mis en avant le fait que 46% des jeunes adultes (18-29 ans) vivent toujours chez leurs parents, pendant toute l’année ou une partie de celle-ci. De manière générale, cela s’explique par les études supérieures qui durent plus longtemps, les difficultés à trouver un emploi et le manque de revenus financiers, à cause d’un salaire trop bas par exemple. À noter également, que peu importe l’âge, un adulte sur dix est déjà retourné vivre chez ses parents à cause d’évènements malheureux de la vie (perte d’emploi, rupture conjugale, problème de santé).
Au-delà d’un constat flagrant d’une crise sociale et économique, ce retour à la maison impacte surtout la famille. En effet, la cohabitation peut être difficile, notamment pour les mères au foyer dont le retour d’un enfant est parfois synonyme d’une charge de travail supplémentaire.