ASEXUALITÉ : L’INCOMPRÉHENSION DE LA SOCIÉTÉ

 

Mais tous trois partagent un point commun : la hantise du regard des autres. Dans une société où le sexe est partout, ne pas avoir de désir sexuel peut vite devenir un vrai complexe. Sentiment d’être différent, de ne pas appartenir à la norme, d’être « bizarre » ou même d’avoir un problème… Il est encore difficile pour un asexuel d’assumer au grand jour ce qu’il est.

 

Comme l’explique Sophie Fontanel dans son livre L’Envie, « j’ai vécu dans peut-être la pire insubordination de notre époque, qui est l’absence de vie sexuelle ». Car le problème est bien là. A-t-on véritablement le droit de ne pas avoir de vie sexuelle ? Maintenant que l’on possède les acquis de la révolution sexuelle, refuser de faire l’amour semble, au regard de la société, être un véritable affront. Que ce soit à la télévision, au cinéma, dans les publicités, les journaux ou encore à la radio, le sexe est partout. Difficile alors de faire comprendre aux autres que l’on peut – mais surtout que l’on veut – s’en passer.

 

Certains asexuels ne préfèrent pas prendre le risque d’être incompris et mentent au quotidien à leurs proches. « Auprès de mes copines, je m’invente des copains, des relations et même des coups d’un soir. Ce n’est pas trop difficile, il suffit d’allumer la télévision pour trouver toute l’inspiration nécessaire » affirme Lola. Un épisode de Sex and The City lui suffit alors à s’inventer une vie à deux et à rire aux plaisanteries coquines de ses amies.

 

Pour d’autres, il aura fallu beaucoup de temps pour admettre qu’ils n’avaient peut-être juste pas -ou plus- envie de faire l’amour. « J’étais persuadé que j’avais un problème. Je culpabilisais de ne pas pouvoir donner à ma compagne ce dont elle avait besoin. J’ai tout fait pour que ça change, on a acheté des sextoys, consulté des sexologues, on a cherché toutes les solutions possibles. Mais je ne pouvais plus… je ne voulais plus », explique Etienne.