Chaque mois, l’écrivain-chroniqueur David Abiker nous donne sa vision d’homme des rapports de couple. Dans son billet, il nous parle des femmes qui ont croisé la route d’un « salaud’.

Pour ramasser les femmes à la petite cuillère, il n’y a pas de saison. Mes copines divorcées(ou séparées) ont entre 35 ans et 45 ans, elles ont testé le salaud de compétition et elles racontent : « Il est parti en vidant l’appartement, y compris mes affaires » ; « Il ne paie plus la pension alimentaire de notre fille » ; « Il me traitait de conne devant ses amis. »

 

C’est à celle qui pourra mettre cinq étoiles et deux fourchettes à son salaud de compète. Pourtant, personne ne les a forcées à choisir un mâle salement dominant. Personne n’a fait disjoncter leurs hormones quand elles ont succombé au charme noir de sa virilité dangereusement sexy. Pour tous les hommes de bonne volonté ­ et croyez-moi, il en reste, les lamentations de la femme bernée par un salaud sont une revanche amère, mais une revanche quand même. C’est une revanche, car c’est le gentil qui, dix ans auparavant, a pris le râteau, et le salaud qui a ramassé le morceau.

 

Combien, parmi celles qui pleurnichent aujourd’hui, auraient dû choisir le gentil ? Car on les avait bien prévenues : « Attention ! c’est un salaud… » Mais non, elles ont préféré le frisson voyou aux ronrons du père tranquille.

 

Cette revanche est amère. Car un gentil reste un gentil, qui désormais compatit. Même casé, c’est toujours triste pour lui d’entendre une jolie femme se demander en chouinant : « Mais comment ai-je pu aimer un salaud pareil ? » Oui, ma chérie, c’est pas faute de t’avoir mise en garde. Pour éviter ces drames, il faudrait créer une police préventive de proximité de l’échec amoureux. Dès qu’une gentille fille sans clairvoyance approcherait un salaud, la brigade interviendrait avec son gyrophare.

 

« Alerte à toutes les patrouilles ! Mademoiselle, attention, c’est un salaud ! Renoncez ! » Et comme ça, on éviterait de gros chagrins d’amour. Celui du gentil avec son râteau. Celui de la divorcée avec son salaud. Objectif : zéro chagrin d’amour. Sauf que ça ne marcherait pas.Car aimer, c’est risquer.