Mais si, vous le savez bien. pour énerver votre moitié, gratter là où ça fait mal, lui faire lever les yeux aux ciel, il est des situations, mais aussi de simples mots, qui vous garantissent un bonne grosse engueulade en allumant la mèche à tous les coups. Lesquels ?
Après avoir été mariée pendant vingt ans, j’ai compris certaines choses sur nos disputes. Le plus surprenant est certainement le cruel manque d’originalité. En tout et pour tout, nous recyclons quatre sujets de discorde qui reviennent à chaque fois, sans le moindre espoir d’en arriver à bout. L’un d’entre eux porte sur la recette du ragout de boeuf, sans blague. Nous connaissons tous les deux chaque ligne de dialogue, et pour d’obscures raisons, le sujet revient régulièrement sur la table.
L’autre truc fascinant c’est que nous n’avons pas besoin de mots blessants pour que le ton monte et transforme nos discussions en batailles rangées. Non. Il suffit de six petits mots pour qu’une bonne vieille dispute prenne une toute autre dimension de temps et de haine. Je les appelle les mots de la discorde.
Rien. Sérieux. Peu importe. Laisse tomber. D’accord. Relax.
Vous les connaissez. Vous les détestez. Mais vous les utilisez. Et on les utilise envers vous. Oubliez les stéréotypes de genre. Les femmes n’ont pas le monopole du « rien », ni les hommes celui du « Relax. » (Même si mon préféré est sûrement « Laisse tomber » et mon mari a un « Peu importe » capable de vous décrocher la mâchoire.) Nous sommes tous des salauds.
1. Rien
De tous les mots de la discorde, celui-ci est pour moi la « porte d’accès » au combat. Une fois qu’un « rien » a été prononcé, les bêtes sont lâchées. Le « rien » vient toujours en réponse à un « Qu’est-ce qu’y a? » Et c’est ça le problème… vous ne savez pas ce qu’il y a. De toute évidence, la colère gronde. Vous le savez. Il le sait. Vous attendez juste qu’il pose la question. Et tout le monde, même vous, sait que « rien » veut dire quelque chose. Mais voilà ce que ça veut vraiment dire: « Tu sais que je sais que tu sais pertinemment ce qui se passe. » A ce moment-là, vous êtes piégés. Si vous ne savez pas ce qui se passe, vous êtes un crétin dépourvu de sentiments. Si en revanche vous savez ce qui se passe, vous en êtes peut-être la cause. Bon courage.