Vous vous rappelez l’époque où les psychologues étaient ces êtres mystérieux et fascinants susceptibles de savoir où vivait le tueur en série ? Comment il s’habillait ? S’il avait mangé un hamburger la veille, si ce n’est une de ses propres victimes ? (On remercie Hannibal Lecter !). Certains connaissent les psychologues à travers ces scènes de crime ou au travers des interminables mais divertissantes tribulations de Woody Allen sur ses divers symptômes névrotiques. Si ces spectacles peuvent manquer de précision ils ont au moins le mérite de susciter un intérêt pour le domaine de la psychologie.
Cet intérêt est dominé par des questions rationnelles telles que qu’est-ce que la psychologie exactement ? Qui peut consulter ? – autre que Jeanne de la compta, qui emporte sa valise de médicaments partout où elle va alors qu’elle n’a pas le moindre symptôme physique – Et enfin, plus important encore, comment choisir son psychologue ?!
Rechercher LE bon psychologue pour un profane revient à dénicher LE sachet de bonbons idéal dans l’allée « sucrerie » d’un hypermarché. Si vous êtes amateurs de sucreries, vous connaissez déjà votre préférence pour les bonbons qui fondent doucement en bouche ou ceux qu’il faut croquer de suite ou le bonbon doux-amer (mais si… vous voyez, ceux aux plantes alpines !) ou ceux qui vous rappellent vos vacances d’été chez votre grand-mère.
Ceux que l’on croque tout de suite
Ou autrement connu sous le terme générique de « thérapie brève ». Comme le nom l’indique clairement, ces types de thérapies reposent sur des solutions plutôt que sur les problèmes, elles sont hautement stratégiques et exploratoires. Par exemple, supposons que l’on soit aux prises avec une phobie, disons la claustrophobie, au lieu de retourner à un traumatisme de l’enfance expliquant cette peur, le thérapeute s’attaquera au comportement problématique. Vous travaillez sur des exercices de respiration, d’immersion lente et à comment affronter et gérer la phobie en question.
Selon votre personnalité, vos besoins et votre budget, vous choisirez peut-être cette approche. Voici quelques exemples de thérapies brèves : l’EMDR (ou Eye Movement Desensitization and reprocessing), l’hypnose ou encore La Programmation Neuro-Linguistique (PNL). Il en existe beaucoup d’autres.
Vous entendrez aussi peut-être parler de TCC ou Thérapies cognitivo-comportementales. Elles ne font pas partie à proprement parler des thérapies « brèves » mais elles ont également pour but de se concentrer sur les symptômes. L’objectif est de prendre conscience de ses cognitions (réflexions, perceptions) et de ses comportements face à une situation précise qui pose problème (phobies, crises d’angoisse, etc.) pour les modifier et avoir une réaction plus adaptée.
La limite que peut parfois poser ces types de thérapies est qu’elles peuvent passer à côté de problématiques plus complexes que l’on aborderait dans une analyse plus approfondie. Elles restent parfaites pour ceux qui estiment avoir besoin de stratégies et de méthodes d’adaptation plus immédiates pour surmonter leurs symptômes.
Ceux qui fondent lentement – La psychanalyse ou thérapie psychodynamique
La plupart des gens connaissent probablement un peu de jargon dans ce domaine de la psychologie : névrose, traumatisme infantile, ou encore le fameux complexe d’Œdipe. Dans le cadre de cette thérapie, les psychologues portent un casque et sortent leur équipement de spéléologue pour fouiller dans l’inconscient. Cela nécessite du temps et dépend d’un transfert positif entre le thérapeute et le patient. Bien que l’on puisse dire la même chose (nécessité d’un transfert positif) de toute thérapie, c’est encore plus vrai dans celle-ci. Inversement, un transfert négatif ne marque pas la fin de la thérapie, mais peut être un point central : pourquoi existe-t-il ces sentiments d’hostilité envers le psychothérapeute ? Est-ce la résistance au changement ou est-ce le psychothérapeute lui-même qui évoque ou renvoie le patient à des représentations négatives et pourquoi ? Attention, ce sont des explications très simplifiées du transfert positif et négatif. En réalité, ces notions sont beaucoup plus complexes et cliniques que cela.
Imaginez-vous entrer dans un labyrinthe que vous avez déjà parcouru mais cette fois, votre vision est trouble. Maintenant, imaginez que quelqu’un vous demande de prendre sa main pour que vous puissiez trouver un moyen de sortir. Cette personne décrit le chemin et les étranges sculptures qui vous entourent. Vous faites un virage à droite, puis un virage à gauche puis peut-être encore à droite. Vous êtes déjà venu ici et certaines des odeurs et des choses décrites vous semblent familières. Et petit à petit, les images deviennent plus claires.
Des fragments d’images, de chemins familiers commencent à apparaître. Mais vous devez avoir confiance en cette main anonyme qui vous guide. Cette promenade dans le labyrinthe peut être courte ou longue. Même quand on en sort, on peut toujours y rentrer à nouveau, un peu plus éclairé à chaque fois. Finalement, le labyrinthe semblera moins sombre et moins effrayant. Espérons qu’il y aura même assez de confiance pour regarder les sculptures là-bas, non pas comme des souvenirs traumatiques fixes, mais comme des événements qui se sont produits, dont on peut apprendre et se libérer.
C’est un voyage à deux. On le construit sur la confiance, parfois pavé de désaccords. Bien que sa longueur soit inconnue, le plaisir réside dans l’éclairement que l’on trouve en chemin.
Le doux-amer (celui aux plantes alpines !) : La thérapie systémique autrement appelée thérapie familiale
La dernière fois que les membres de votre famille sont entrés en contact, c’est lors d’une panne de courant pendant un orage. Vous avez allumé des bougies, chanté des chansons et plaisanté. Et c’était en 1999…
Ce type de thérapie peut aider en ce sens que les « systèmes » dans lesquels nous vivons (famille, couples) peuvent également jouer un rôle dans notre bien-être ou notre manque de bien-être. Différentes approches de la thérapie familiale incluent des techniques permettant d’analyser les tendances de la famille, la capacité à communiquer, les systèmes de croyances, la transmission transgénérationnelle (la transmission des modèles et, dans ce contexte, les comportements nuisibles).
C’est un endroit parfait pour explorer la dynamique au sein d’un groupe. C’est ce que la famille est après tout : un groupe primaire. Comme tout groupe, il est sujet à des mouvements, des conflits, des résolutions, des pannes de communication et des négociations.
Tout n’est pas mauvais. La plupart du temps, il y a beaucoup d’amour qui, pour une raison ou une autre, s’est perdu en chemin.
On ne saurait mettre suffisamment l’accent sur la valeur d’un environnement domestique sain. Pas seulement pour les enfants mais aussi pour les couples. Cet environnement peut être cultivé et amélioré en cas de besoin, grâce à la thérapie. Comme nous l’avons mentionné ci-dessus, de nombreux conflits peuvent survenir lorsque de simples problèmes de communication tournent mal (en fait, des guerres entières ont été menées sur la base d’un malentendu).
Cependant, il convient de préciser que la thérapie de groupe va au-delà de la simple communication. Cela peut être un moyen pour une famille de se rallier et de soutenir l’un de ses membres. En travaillant aux désirs, aux attentes et la réalité de l’endroit où se trouve le groupe à un moment donné, mais aussi d’où part chacun de ses membres psychiquement et pour aller dans quelle direction, parfois, le tout est supérieur à la somme de ses parties.
Les psychothérapies expressives
Pour les créatifs, il y a de l’espoir !
Ces psychothérapies regroupent des techniques intégrant les six grands types d’expressions artistiques : l’art-thérapie (peinture, dessin, collage etc.), la musicothérapie, la danse-thérapie, le psychodrame, la thérapie par le théâtre et la thérapie par la poésie. Elles utilisent le processus créatif comme outil psychothérapeutique. Les psychologues qui pratiquent la psychothérapie expressive utilisent de manière interchangeable les différentes techniques.
C’est le moment idéal pour mentionner que l’on peut choisir d’utiliser une seule forme de thérapie « expressive » telle que le théâtre ou la danse. Un art–thérapeute pratique généralement une seule forme de thérapie créative, alors qu’un psychothérapeute expressif est formé à utiliser les six formes d’art.
Ne croyez pas que seuls les artistes peuvent suivre une thérapie par l’art ! Car il s’agit d’expression personnelle et du processus créatif d’un individu. Ce type de thérapie est très utilisé dans le cadre d’un traitement clinique mais aussi dans le cadre d’un développement personnel.
Qu’est-ce que les thérapies expressives apportent à ceux qui les pratiquent ? Des études sérieuses menées ont montré que cela développe certains mécanismes d’adaptation, améliore le bien-être et constitue un moyen sûr d’explorer ses sentiments. Il n’y a pas de jugement sur le produit fini, c’est le processus de création qui compte.
En pratique…
D’autres facteurs tels que le sexe du psychologue, la langue parlée, la distance et votre budget sont également des facteurs importants à prendre en compte lors du choix d’un psychologue. Ou encore pourquoi et quand avez-vous envisagé un traitement ? Avez-vous récemment vécu un événement traumatisant ou vous êtes-vous senti impuissant ou perdu face à une situation spécifique ? Y a-t-il des émotions ou ressentis sur lesquels vous pensez devoir travailler pour améliorer votre vie quotidienne ? Quelles que soient vos raisons, nous espérons que vous prendrez en compte vos besoins et les bénéfices qu’un suivi psychologique peut vous apporter car tout le monde peut en avoir besoin à un moment ou à un autre de sa vie.
Maintenant que vous en savez un peu plus sur les différents types de suivi, pourquoi ne pas faire ce premier pas, parfois compliqué certes, et prendre un premier rendez-vous ? Votre santé mentale compte, vraiment !