L’insécurité de celui qui teste
Pourtant, la vulnérabilité est indispensable à la relation, c’est peut-être même le seul terrain sur lequel on peut bâtir et c’est aussi précisément lorsqu’un partenaire entrevoit cette fragilité qu’il peut être particulièrement séduit. C’est un moment de vérité préférable aux tests, lesquels sont comme une paroi invisible qui sépare deux êtres. Les intuitifs et sensibles s’enfuiront avant même de commencer une relation faussée par les calculs permanents d’un partenaire inquiet. Seuls ceux qui savent jouer à ces jeux et en manipuler les règles seront candidats, mais réussir à un test ne permet pas de conclure qu’il s’agit d’un bon amant, mais d’un bon joueur. Ceux qui sont là dans une optique sincère deviennent au contraire déstabilisés et fuyants.
Les tests amoureux ne montrent qu’une chose, l’insécurité de celui qui teste. Dans la relation sexuelle, les comportements sont les mêmes, il y a ceux qui cherchent à tout prix une forme de perfection (corps de l’autre, prouesses sexuelles, etc.) et ceux qui aiment tellement le sexe qu’ils sont à la recherche d’émotions, de forces et de fragilités, lesquelles vont également permettre de bâtir ensemble une union épanouissante. Cela ne fonctionne que lorsque l’un et l’autre s’acceptent tels qu’ils sont. Les rites, les tests, ne devraient servir qu’à une chose : consolider l’estime de soi.
La séduction se façonne sur une invention de l’individu par lui-même, c’est l’image qu’il choisit d’avoir pour créer un lien avec l’autre, laquelle se forge nécessairement sur des rituels. S’ils ne servent qu’au « simulacre de l’apparence », (selon les termes du philosophe Jean Baudrillard), ils ne mèneront ni à des relations intenses, ni a des orgasmes qui emportent… Il faut avoir le courage d’être soi, il n’y a pas d’alternatives.