Peut-on parler d’une différence physiologique entre ces deux façons d’éprouver le désir?
A. H. : En effet. Il faut savoir que biologiquement, un homme est programmé pour éjaculer au bout de 17 secondes. Évidemment, les hommes font l’effort de durer plus longtemps, pour prolonger le plaisir, et c’est là qu’on entre dans une vraie relation sexuelle qui dépasse le simple coït pour se reproduire. Mais chez la femme, l’orgasme n’est pas lié à la procréation, elle n’en a pas besoin pour tomber enceinte. Le clitoris est le seul organe du corps humain qui soit uniquement dédié au plaisir, et cela change tout. Cela rend l’orgasme féminin plus complexe.
C’est-à-dire ?
A. H. : Il n’y a que pour les femmes qu’une situation multi-orgasmique est possible ! Elle peut en avoir quatre ou cinq pendant le même rapport. L’excitation provoque un afflux de sang dans les parties génitales. Après l’orgasme masculin, il y a un temps de reflux du sang. Ce temps de latence dure au moins dix minutes. Une femme peut avoir un deuxième orgasme car le sang ne se retire pas. En résumé, la femme est naturellement beaucoup plus puissante sexuellement que l’homme, même si son désir est plus complexe et plus versatile.
*Alain Héril est psychanalyste et sexothérapeute. Dernier ouvrage paru :Femme épanouie, Éditions Payot