– Quels conseils donneriez-vous à ceux qui fonctionnent par « castings », qui disent « il me faut quelqu’un comme ceci, comme cela… » ?

Sophie Cadalen. Déjà, l’expression « il me faut » ne convient guère au mouvement de l’amour, qui met à bas tous les « falloir », toutes les idées préconçues. Ce « il me faut » empêche d’entendre ce dont on a envie, envie qui s’oppose toujours, de façon plus ou moins subversive, à ce qu’on pense vouloir. Aussi faut-il être très attentif à ce qu’on éprouve, une tâche parfois extrêmement ardue.    Etre attentif au plaisir que j’éprouve, là, maintenant, avec cette personne, même si elle me hérisse, même si elle incarne l’inverse de mes valeurs. « Oui, il est sympa, mais je ne vais quand même pas passer ma vie avec ce type-là… »

Pourquoi ne pas se concentrer sur le présent, oublier les anticipations ? Si on commençait déjà à voir comment se déroule cette journée au lieu de se demander si on va pouvoir vieillir ensemble… C’est le plus difficile quand démarre une relation : freiner les projections futures, les a priori, les comparaisons, les évaluations. Essayer de rester ouvert à la découverte de l’autre. Si cet autre m’a intéressé, malgré toutes les défenses qui se lèvent en moi, c’est qu’il y a là quelque chose à creuser, à explorer. Qu’importe si ça ne mène pas au mariage. Cela peut nous porter ailleurs. Un petit bout d’aventure peut déboucher sur de plus grandes…