Mais même pour trouver de l’aide, elle a eu du mal. « Il y a un réel manque d’informations et de formation, que ce soit dans la police, chez les psy, les juges… Les plaintes, déposées dans des commissariats où on est très mal reçu, ne mènent à rien, beaucoup de professionnels se tournent vers la médiation qui ne règle pas le problème, et les juges sont très sceptiques vis-à-vis de ce concept aujourd’hui galvaudé et souffrant d’une vraie définition. »

Le pervers narcissique, un homme quelconque

Pour comprendre sa propre histoire, Hélène Montel a fait beaucoup de recherches sur le sujet et tient à rétablir certaines vérités concernant les pervers narcissiques. « Contrairement à ce que l’on peut dire aujourd’hui, ce ne sont pas des hommes machiavéliques et géniaux. Mon mari était quelqu’un de tout à fait quelconque. Et leurs victimes ne sont pas des personnes sans personnalité et caractère, au contraire. Le pervers vous pille et on ne pille pas quelqu’un de vide. » Bien souvent, la victime est même plus intellectuellement pourvue. « Il aime le défi, le jeu. Il a besoin d’une personne qui résiste pour s’en nourrir. »

« J’ai eu de la chance »

Malgré l’emprise et les manipulations de son mari et son parcours du combattant, Hélène s’en est sortie. « J’ai eu de la chance, affirme-t-elle. J’ai pu voir que certaines personnes vivaient toute leur vie avec des pervers narcissiques. Si je n’avais pas divorcé, je ne sais pas où j’en serais aujourd’hui, dans quel état mental et physique je me trouverais… » Une crainte subsiste tout de même. « Il s’agit de la reproduction d’un schéma. Les pervers narcissiques ont été des victimes avant. Aujourd’hui, ma fille, la plus jeune, va bien, mais pour la plus grande, c’est plus complexe. J’ai encore des doutes sur sa future personnalité.«