Les souvenirs font indubitablement partie intégrante de ce que nous sommes, de notre personnalité, de nos émotions, de notre perception du monde. Ils nous permettent de tisser des liens émotionnels avec des personnes, des objets ou des endroits qui font partie de notre mémoire. Le souvenir d’un proche défunt en est l’exemple parfait.
L’importance des souvenirs dans notre vie
Patrick Estrade est un psychologue et psychothérapeute qui a étudié le sujet des souvenirs pendant de longues années. Ils sont à ses yeux la marque ineffaçable de notre individualité et du fait que notre vie n’appartient à personne d’autre que nous-mêmes.
Il explique également que nous sommes tellement habitués à regarder loin devant nous que nous finissons par en oublier ce qui se trouve juste à côté. Les souvenirs font partie de ces choses qui nous semblent si communes que peu de gens se rendent compte de ce qu’ils nous apportent en tant qu’individus. Selon lui, nos souvenirs nous parlent mais nous ne prenons souvent pas la peine de les écouter malheureusement, car nous ne savons pas les comprendre.
« Les souvenirs sont notre fondement, le sol sur lequel nous progressons durant toute notre existence. Ils définissent nos choix et impactent notre destinée. Le moindre que nous puissions dire est qu’ils nous dominent. Nos souvenirs nous permettent aussi de prendre une direction spécifique dans la vie. Ils font office de repères. Ils peuvent aussi représenter un handicap face à notre évolution, comme c’est le cas pour certains enfants qui étaient dénigrés par leurs parents et qui, aujourd’hui, ne sont pas capables de mener à bien leurs projets. », poursuit le Dr. Estrade.
Un départ qui changera le cours de vies entières
Lorsque Justin Rozier n’avait que neuf mois, son père, Jonathan Rozier, est mort au combat pendant qu’il servait dans l’armée américaine. L’épouse de Jonathan, Jessica, avait parlé à son mari seulement 12 heures avant sa mort. Elle en a profité pour lui donner des nouvelles de leur fils.
Malheureusement, Jonathan n’a jamais pu le rencontrer. Le lendemain de la tragédie, alors que Jessica essayait de redonner un semblant de normalité à sa vie, elle a décidé de vendre quelques affaires de son mari. Mais il y avait une chose qu’elle cherchait à céder, il s’agissait de la Toyota noire décapotable de Jonathan, une voiture qui datait de 1999.
Comme personne ne pouvait conduire cette voiture et que Jessica devait faire face à un prêt immobilier qu’elle avait contracté elle et son défunt mari pour l’achat de leur maison, elle l’a vendue. Elle n’y pensait plus tant que ça, après tout, elle avait un enfant à élever.
Mais, au fur et à mesure que le petit Justin grandissait, il a commencé à poser de plus en plus de questions concernant son défunt père. Et une fois qu’il a atteint la quinzaine, il était devenu le portrait craché de son père. Il s’était même mis à rassembler des photos et d’autres affaires qui appartenaient à ce dernier.