On se sent fatigués, on a des rides, on a le dos courbé, la vue nous fait défaut, notre peau flétrit, nos cheveux nous abandonnent et le peu qui reste devient grisonnant ; tel est le tableau que nous dresse la vieillesse appelée aussi troisième âge. Vient le quatrième âge lorsque l’état de la personne exige une dépendance vis-à-vis d’autrui. En France, la dépendance des personnes âgées se traduit par leur incapacité à accomplir les gestes simples du quotidien. Un système de prise en charge de ces personnes est mis en place afin de leur apporter un soutien moral et financier.

Un dicton suédois dit : « les jeunes vont par bandes, les couples vont deux ensemble, les vieux avec la solitude ». Même vivant en couple, les personnes âgées ressentent une solitude et un fort besoin de relations sociales.

Bien des couples vieux se retrouvent vivant seuls dans une maison, partageant une vie quotidienne de plus en plus difficile et précaire du fait de leur état de santé qui se dégrade de jour en jour, et lorsque la solitude prend le dessus, un état émotionnel négatif l’emporte, plongeant ces personnes dans la détresse et l’angoisse.

L’histoire d’un vieux couple à Rome

Par un jour chaud d’été, la police de Rome a été alertée par le voisinage au sujet d’un couple de personnes âgées, qui lançaient des cris et des hurlements forts depuis leur maison. Aussitôt des policiers se sont rendus au domicile du couple dans le quartier d’Appio. Dans l’appartement, Ils ont trouvé Jole âgée de 89 ans et Michele âgé de 94 ans.

A leur grande surprise, les officiers n’ont constaté aucune trace de crime ni de vol comme ils ont l’habitude de trouver aux domiciles des vieux couples qui se font souvent cambrioler. Au lieu de cela, ils ont trouvé Jole et Michele assis devant leur poste de télévision comme à leur accoutumée, pour se tenir compagnie, en regardant les informations, l’air navré et désolé de constater tant de misère dans le monde sans que personne n’intervienne pour y remédier. Ils avaient pour seul repas un morceau de pain et des raisins flétris sur la table.

La constatation des policiers était désastreuse : ce vieux couple n’avait pas besoin d’être sauvé de vol ou d’escroquerie mais plutôt de leur solitude alarmante et de la situation misérable de leurs vieux jours.

Malgré l’amour qu’ils éprouvaient l’un pour l’autre, ce couple souffrait, notamment en période de vacances où quasiment tout le voisinage était absent, où tout contact humain était  inexistant. Alors leur solitude se transformait en larmes et leur détresse, en hurlements. Ils étaient tout simplement deux âmes solitaires en manque d’affection et d’attention. Lorsque leur état de désespoir atteignait le point maximal, ils lançaient des cris comme pour se libérer du poids de l’angoisse qui les tiraillaient, comme pour exprimer leur désarroi et leur tristesse d’avoir été abandonnés alors qu’ils sont dans la fragilité de l’âge et la vulnérabilité de l’émotion.