Personne ne possède personne

 

Selon plusieurs recherches, la monogamie n’est pas l’un des traits distinctifs de la nature de la race humaine.

L’évolution montre qu’au début de l’histoire, la polygamie prévalait et que la relation d’exclusivité entre deux personnes était le fruit d’un long et complexe processus culturel.

L’être humain s’est rendu compte que la polygamie pouvait être assez problématique pour une société si complexe comme celle qu’il a construit tout au long de l’histoire.

Cependant, pour une grande partie de l’humanité, la règle du seul et unique conjoint du début à la fin de sa vie est quelque chose de rare. En Occident, aujourd’hui, cela est quasiment absurde.

Même si en principe nous savons tous que les choses fonctionnent ainsi, dans presque toutes les relations de couple, on veut aller au-delà du raisonnable.

Il semblerait qu’il existe un idéal auquel on ne doit pas renoncer : rencontrer quelqu’un qui soit «à nous» pour toujours. 

Une bonne partie des mots et des promesses initiées dans une relation vont dans ce sens. «Je serai tien(ne) pour toujours», «Notre histoire est éternelle» etc.

Parfois, la relation évolue simplement et le couple apprend à établir un équilibre entre les espaces individuels et les espaces partagés. D’autres fois, on ne renonce pas à l’idéal d’ «avoir» l’autre ou croire qu’on le possède.

Etant donné que la relation de couple implique un pacte d’exclusivité entre les deux parties, certains agissent dans ce sens et attendent ou exigent de l’autre qu’il/elle se comporte comme s’ils se possédaient mutuellement.

C’est-à-dire que la personne croit qu’elle possède son conjoint. On perd la frontière qui sépare la correspondance mutuelle des sentiments et l’instrumentalisation de l’autre personne.