Y a-t-il un profil type du pervers narcissique ?Jean-Charles Bouchoux : Je préfère parler de mécanismes de défense. Ces mécanismes sont employés par des personnes qui sont à la limite de la folie, de la psychose, et qui les utilisent pour ne pas devenir fous. Ce qui est surprenant, c’est de retrouver des mécanismes absolument identiques d’une personne à l’autre. C’est souvent les victimes qui viennent me voir en me racontant des scènes qui sont toutes exactement identiques d’une personne à l’autre.Quels sont ces fameux mécanismes de défense ?Tout ce qui est du côté de l’identification projective. La personne qui emploie des mécanismes de pervers narcissique ne peut pas envisager la moindre tache sur son vernis. Elle est une personne absolument parfaite. Dès qu’un problème se pose au sein du couple, au sein de l’entreprise ou au sein de la famille, c’est toujours de la faute d’une personne qui est désignée comme le bouc-émissaire.Les femmes sont-elles aussi enclines à la perversion narcissique que les hommes ?Oui, je dirais 50%.
Dans le film Mon roi, le pervers narcissique joué par Vincent Cassel est dépeint comme quelqu’un de très séduisant, très sociable. Cela correspond-t-il au « profil » ?
Oui, tout à fait. Ce sont des personnes qui ont besoin de briller, qui ont besoin d’être reconnues et qui arrivent souvent à être reconnues d’ailleurs. Et donc à chaque fois qu’elles auraient un « défaut », quelque chose qu’elles souhaiteraient cacher, elles l’attribuent à un autre. C’est de l’identification projective. Par exemple, dans un couple, si jamais une personne qui emploie des mécanismes de pervers narcissique voit quelqu’un qui pourrait lui plaire, elle va se retrouver à être immédiatement jalouse de sa compagne/son compagnon. Le pervers narcissique ne supporte pas l’idée que cette personne puisse lui être infidèle.