Clitoridien ou vaginal ?
L’un n’est pas plus « adulte », supérieur à l’autre, bien que la lecture de certains essais de psychanalyse laisse croire le contraire. S’ils sont bien distincts, c’est qu’ils renvoient à des situations fantasmatiques différentes. L’orgasme clitoridien renvoie à une vision de soi phallique, active – symboliquement, le clitoris est un équivalent pénien. Il rappelle la bisexualité psychique innée de l’être humain repérée par Freud chez les enfants des deux sexes. Il peut d’ailleurs se produire dès la petite enfance, alors que la fillette, sauf en cas d’abus sexuel, ignore l’existence de son vagin. Il est « rapide, libérateur et s’inscrit dans un registre pulsionnel ».
L’orgasme vaginal, nous dit le père de la psychanalyse, exige le consentement au don de soi et la découverte de cette « passivité active » caractéristique de la sexualité féminine. Il a pu écrire, maladroitement, en 1922, qu’il signe la maturité sexuelle de la femme. Grâce à la libération progressive de la parole féminine sur la sexualité, les sexologues modernes constatent que presque toutes les femmes parviennent à obtenir un orgasme clitoridien, ne serait-ce qu’en se masturbant. En revanche, un tiers seulement accéderait à l’orgasme vaginal.