Pourtant, la plupart des femmes qui se plaignent à leur médecin de ces douleurs qui reviennent tous les mois et sont parfois d’une telle intensité qu’elles les clouent au lit, se voient généralement prescrire de l’ibuprofène. De fait, si l’endométriose, car elle peut à terme rendre celles qui en souffrent stériles, fait l’objet d’études, les douleurs menstruelles sont très peu étudiées, alors même que beaucoup de femmes en souffrent.

Interviewé par Quartz, le docteur Legro, du Penn State College of Medicine, fait part des difficultés qu’il rencontre pour trouver des financements pour faire des recherches sur la dysménorrhée. « J’ai présenté ma candidature pour obtenir une bourse trois ou quatre fois, à chaque fois elle a été rejetée. Je crois qu’au fond, personne ne considère les douleurs de règles comme un vrai sujet de santé publique. », explique-t-il.

Cette indifférence générale explique pourquoi les patientes qui se plaignent de dysménorrhée se heurtent souvent à un mur. « D’un côté, les hommes, parce qu’ils ne connaissent pas ces douleurs, sous-estiment leur intensité chez certaines femmes. Mais je pense que les doctoresses se montrent parfois peu empathiques précisément parce qu’elles n’en souffrent pas, ou alors, si elles en souffrent, parce qu’elles jugent que si elles peuvent les surmonter, leurs patientes aussi », explique John Guillebaud.