4- « L’amour sans la jalousie, n’est pas l’amour. »  Paul Léautaud
En réalité, comme le disait François de La Rochefoucauld,  « il y a dans la jalousie plus d’amour-propre que d’amour. » Même si certaines personnes doivent composer avec une peur exacerbée de l’abandon, parfois aggravée par un manque de confiance en l’autre, aimer n’est pas posséder. Il est important de savoir lâcher-prise pour ne pas sombrer dans une relation de dépendance affective.

5- « Aimer c’est préférer un autre à soi même. » (Encore) Paul Léautaud
L’amour de soi est un préalable incontournable à l’amour d’autrui. Plus qu’un manque de confiance en l’autre, la jalousie trahit en fait une certaine fragilité narcissique et un manque de confiance en soi : «  l’amour étouffant naît lorsqu’on exerce trop de contrôle sur l’autre et pas assez sur soi même », explique Sophie Brousseau, sexologue.

6- « C’est là le fond de la joie d’amour, lorsqu’elle existe : nous sentir justifiés d’exister. »  J.P Sartre
Faux : nous devons bel et bien exister par nous-même et cultiver le « désir » ailleurs. Autrement dit, il faut trouver sa force de vie, son moteur existentiel en dehors du seul cadre confiné et exigu de la relation amoureuse. Savoir se nourrir intérieurement pour pouvoir mieux donner ensuite. Scott Peck insistait ainsi sur le fait que « deux personnes ne s’aiment vraiment que lorsqu’elles sont capables de vivre l’une sans l’autre mais choisissent de vivre ensemble ».

Aimer l’autre sans l’enchaîner, c’est donc d’abord se débarrasser de ses propres chaînes et préjugés. Il faut dire que nous subissons tous le poids de nos cultures, qui, sous le couvert de dogmes religieux, véhiculent leur lot de préjugés concernant le couple.

Dans l’esprit judéo-chrétien, par exemple, la relation amoureuse est encore très largement célébrée comme une relation de fusion, d’appartenance. Ainsi, par le sacrement du mariage, homme et femme consentent à se « donner » l’un à l’autre, unis par Dieu en « une seule chair ».Parallèlement, les différents courants islamistes, quant à eux, plébiscitent aussi très largement cette même notion d’appartenance, privative de liberté au sein du couple. L’adoption il y a 3 semaines en Tunisie, de l’article 28 de la future constitution, stipulant que la femme est « complémentaire » et non « égale » à l’homme, en est la triste illustration. En réinstaurant ainsi un rapport de patriarcat au sein du couple, c’est l’indépendance de la femme et son droit à exister en dehors de son partenaire qui se trouvent clairement remis en question.

On l’aura compris, aimer l’autre sans l’étouffer ne coule pas toujours de source. C’est un travail sur soi, un long et difficile chemin qu’on peut choisir d’emprunter ou pas. Car, c’est un fait : « L’amour n’est pas seulement un sentiment, il est un art aussi » Honoré de Balzac.