La question des différences entre les hommes et les femmes obsède bon nombre de chercheurs depuis la nuit des temps. Les scientifiques tentent souvent de démontrer qu’elles sont innées, issue d’un déterminisme biologique justifiant tel ou tel trait de caractère, telle aptitude en fonction de notre sexe.

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On entend souvent dire que les hommes ont un meilleur sens de l’orientation que les femmes, que les femmes ont une meilleure capacité d’adaptation sociale que les hommes. C’est par exemple ce que tend à prouver une étude récente réalisée par la PNAS(1).

Les constats sont factuels, c’est vrai qu’il y a des différences observables, mais les conclusions ? Nous aurait-on menti ?

Revenons sur le déterminisme biologique

Scientist-fact ; Les zones du cerveau pour la stimulation musculaire concernant l’auriculaire sont bien plus performantes chez un violoniste que chez un non violoniste(2). Admettons que je ne prenne que des violonistes hommes pour les comparer avec des non-violonistes exclusivement femmes. Pourrait-on en arriver à la conclusion objective que l’homme à l’auriculaire plus développé que celui de la femme ?

Je grossis le trait mais la réalité n’est finalement pas si différente. On dénote ainsi une certaine volonté à placer des aptitudes issues de l’individu à l’échelle d’un groupe, en utilisant des chiffres sur des populations limitées, sans mesure de contexte. Et ça arrive souvent en plus.

En exemple : la recherche sur la communication des hémisphères

Dans un article paru sur le site Scilogs(5), Il est démontré que les communications entre les deux hémisphères du cerveau sont plus importantes chez les femmes que chez les hommes, ce qui leur confèrerait une meilleure performance dans les aires du langage.

Cette différence serait issue des axones, la matière blanche reliant les deux hémisphères, plus nombreuses chez elles. Cette interconnexion est appelée le corps calleux.

C’est en 1982, que les biologistes Christine Lacoste-Utamsing et Ralph Holloway prouve cet état de fait en comparant une vingtaine de cerveaux conservés dans du formol(6). Entre 1982 et 1994, leurs résultats sont fortement controversés par l’absence de prise de contexte en matière d’âge, de taille et de poids des cerveaux. Par ailleurs, la compilation de 150 études pratiquées par IRM entre 1997 et 2008 contredit également leur conclusion.

Pareil en 1995, ou une étude par IRM portant sur 12 sujets(3) conclut que la femme utilise les deux hémisphères du cerveau pour parler, mais pas l’homme. Pourtant la compilation des résultats des analyses entre 1995 et 2009, sur 2000 sujets(4) démontrent qu’il n’existe en fait aucune différence significative !

Ces conclusions sont encore considérées comme étant valides par bon nombre de professionnels même s’il est factuellement prouvé qu’elles sont fausses.

On sait aussi, par exemple, que les résultats de tests en labyrinthe pour l’évaluation des déplacements dans l’espace (où les hommes sont sensés mieux réussir) dépendent largement … de la forme du labyrinthe.

Bref, on ne citera pas plus d’études mais on entrevoit déjà deux éléments de réponse :
– La pertinence des études vis-à-vis du volume d’individu testé
– La prise en compte de contexte dans les études.