La dépendance affective

Pendant vingt ans, Léo Lederrey, journaliste médical et thérapeute, a été d’une jalousie féroce, jusqu’à ce qu’il décide de se tourner vers des spécialistes. Après avoir suivi plusieurs stages de Gestalt-thérapie, de rebirthing et de bioénergie, il a pu sortir de son schéma obsessionnel : « J’ai pu comprendre d’où venait ma jalousie : j’ai été élevé seul par ma mère… Un jour, mon père a brutalement réapparu pour me “voler” l’affection de celle-ci. » Depuis, chaque homme qui s’approchait de trop près des femmes qu’il aimait prenait inconsciemment ce rôle de « voleur d’amour ». « C’est un traumatisme qui fait partie de mon histoire, une cicatrice qui sera toujours présente, ajoute-t-il. Mais parce que la thérapie m’a permis de l’identifier, elle ne me fait plus souffrir. »

Selon Violaine-Patricia Galbert, « la jalousie tient d’abord au désir de posséder l’autre ; le jaloux ne veut pas qu’il lui échappe ». Derrière cette volonté d’emprise se cache un état de dépendance affective. « Quand il essayait de se justifier de ses crises de jalousie, mon mari me répétait que jamais il ne pourrait vivre sans moi, que l’idée de se retrouver seul le terrorisait », témoigne Patricia. Le travail du thérapeute consiste alors à sortir le jaloux de cette relation fusionnelle en lui inculquant les principes de l’autonomie : « Il s’agit de lui apprendre à s’épanouir seul, sans l’autre qui lui sert de substitut », poursuit Violaine-Patricia Galbert.