Le legs de la déesse provocante
Dans de nombreuses cultures, on dit que la femme représente «la lumière de la vie». Cependant, cet éclat ne se trouve pas dans son regard, mais dans ses ovaires ; il est curieux de voir comment, dans les racines culturelles de peuples du monde entier, la figure de la femme est non seulement vue comme «créatrice», mais aussi comme une entité provocatrice.
Comme nous l’explique Robert Graves dans son livre Les mythes celtes : la Déesse blanche, aussi bien dans l’Europe antique méditerranéenne qu’au Proche-Orient, nombreuses étaient les cultures matriarcales qui adoraient une Déesse Suprême. Il s’agit d’une divinité associée à la Lune qui s’élevait de sa propre lumière face au reste des dieux masculins. Or, toutes ces racines et autres échos d’une beauté remarquable ont disparu au moment où est apparu et s’est installé le patriarcat.
La femme ainsi que son empreinte anthropologique et culturelle se sont dissipées à partir de 400 avant JC. A partir de là, on l’a obligée à se cantonner aux espaces privés, dans le silence et la soumission. Pour autant, la Grande Déesse, provocante et pleine de mystères, n’est pas morte : elle a continué à exister secrètement au sein de nombreux peuples. Elle s’est transmise de génération en génération, de femme en femme, dans le lien magique du legs féminin.
On susurrait en silence qu’il avait été un temps où la femme était pareille à la Lune, cet archétype qui avance et évolue au travers de divers cycles, de divers changements, qui exerce un pouvoir sur la nature et que craignait alors cette entité qui représentait le pouvoir masculin : le Soleil.