Existe-t-il un profil type ?

Malgré tous ces traits communs, il est difficile d’établir un profil type des « Diogènes ».
Le syndrome, même s’il concerne d’avantage les personnes âgées, peut apparaître à tout âge, concerner aussi bien les hommes que les femmes, et survenir dans tous les milieux.
Chez les jeunes, il se manifeste surtout dans un contexte psychiatrique, notamment de schizophrénie.
– Concernant les personnes âgées, il peut être un signe de démence fronto-temporale, proche de la maladie d’Alzheimer.
– Cependant, tous les Diogènes ne souffrent pas forcément de maladie psychiatrique ou neurologique. Selon le Dr Laurence Huguonot, 50% d’entre eux n’ont aucune pathologie mais sont « des personnalités extraordinaires, des individus brillants, souvent très attachants. Certains sont relativement intégrés à la société« .

Comment se manifeste-t-il ?

Le syndrome apparaît la plupart du temps après un choc émotionnel fort comme le décès d’un proche. Mais il peut aussi trouver sa source dans l’enfance.
Selon le Dr Jean-Claude Monfort, la pathologie peut survenir « par une sorte de cataclysme survenu entre 0 et 3 ans.

Se retrouvant seul, en carence affective, l’enfant, pour survivre, aurait été amené à faire un choix non conscient : ne jamais compter sur autrui. Mais, parvenues à l’âge adulte, ces personnes, à l’intelligence hors norme et à la personnalité affirmée, peuvent s’effondrer d’un instant à l’autre« .

Repérer une personne atteinte du syndrome de Diogène s’avère difficile à cause de son isolement et de son caractère autonome. Le plus souvent, ils sont découverts fortuitement par la révélation de leurs conditions de vie par l’entourage familial ou lors de plaintes du voisinage pour nuisances (odeurs nauséabondes par exemple).

Comment aider une personne atteinte du syndrome ?

Venir en aide à un proche ou un voisin souffrant du syndrome de Diogène est délicat. Parce que cette personne est dans le déni, il fautagir avec tact et prudence. La retirer brutalement de son environnement habituel provoquerait en elle un état de grand stress et pourrait la pousser à commettre le pire.
La meilleure solution reste l’admission dans un hôpital spécialisé ou une unité de gériatrie pour éviter que le patient ne retrouve ses conditions de vies passées. D’autant que dans certains, il faut aussi traiter une pathologie psychiatrique associée au syndrome, telle la dépression ou le délire chronique.
Néanmoins, s’il n’est pas possible de placer le patient dans une institution spécialisée, il faut lui assurer un suivi régulier avec des visites à domicile par des médecins et des travailleurs sociaux.
Il n’existe aucun traitement efficace, mais il faut surtout retenir que des mesures soudaines trop autoritaires peuvent entraîner dépressions et suicides.