« Les parents ne trouvent pas toujours que le choix du compagnon de leurs enfants soit conforme à leurs propres préférences. Alors ils s’engagent dans une sorte de manipulation pour tenter d’éloigner le petit-ami ou la petite-amie indésirable. Pour éviter cette situation, certains individus s’engagent à leur tour dans un jeu de manipulation pour faire changer d’avis leurs beaux-parents sur leur compte ». Avec ces quelques mots, le chercheur grec Menelaos Apostolou vient de résumer les relations parfois très compliquées qui s’établissent entre certains parents et les compagnons de leurs enfants. Intéressés par les tactiques que certains mettent en place pour se faire accepter dans une belle-famille parfois revêche, le chercheur et son équipe ont donc eu l’idée d’étudier le comportement de près de 1 200 personnes pour savoir quelle technique d’approche montrait le plus d’efficacité.
Les scientifiques ont mené une étude en plusieurs étapes. Tout d’abord, ils ont demandé à 106 Grecs de répondre à un questionnaire ouvert. Grâce aux réponses obtenues, ils ont isolé 41 tactiques différentes employées sur les beaux-parents. Parmi celles-ci, on trouvait par exemple l’achat de cadeaux, les invitations au restaurant, mais aussi certaines choses plus complexes comme démontrer aux beaux-parents pourquoi on est le meilleur choix pour leurs enfants ou leur dire carrément qu’ils ne sont pas dignes de leurs agissements.
« Je suis la personne qu’il faut à votre enfant »
La deuxième partie de l’étude a été menée sur 738 volontaires. Cette fois-ci, Menelaos Apostolou et son équipe de chercheurs ont identifié les tactiques qui revenaient le plus souvent et les ont regroupées en sept groupes de manipulations différentes. Ils se sont alors rendu compte que les beaux-fils et belles-filles rejetés employaient le plus souvent la stratégie du « Je suis la personne qu’il faut à votre enfant ». Vient ensuite le « Je ne mérite pas ça ! » où l’on explique à ses beaux-parents pourquoi on ne mérite pas leur rejet. Enfin, la troisième tactique la plus employée est celle du « Pourquoi ne m’aimez-vous pas ? », soit tenter de déterminer ce qui cloche pour ensuite faire changer d’avis les beaux-parents récalcitrants.
Les quatre groupes de manipulation restants sont :
– « Pas de confrontation »,
– « Vous devez accepter la situation » : qui peut aller jusqu’à la menace du genre « vous ne verrez jamais vos petits-enfants »,
– « L’approche » : où l’on offre cadeaux et dîners au restaurant, et enfin
– « Dis-leur que je suis quelqu’un de bien ! » : une tactique peu employée où la personne rejetée se tourne directement vers sa moitié.
Après ces deux gros interrogatoires, les chercheurs se sont finalement tournés vers 414 beaux-parents pour savoir quelles tactiques fonctionnaient le mieux sur eux. Résultat ? La stratégie du « Je suis la personne qu’il faut à votre enfant » est celle qui arrive en tête, suivie de « Pas de confrontation ». A contrario, les techniques de « L’approche » et de « Dis-leur que je suis quelqu’un de bien » n’ont pas eu beaucoup de succès.
Les résultats de l’étude suggèrent également que les mères ont plus de chance d’être influencées que les pères. Néanmoins, comme le relève Science Daily , cette étude a été menée sur un seul groupe de population, les réponses données pourraient donc ne pas s’appliquer à d’autres cultures. Avant de vous lancer dans une tactique d’approche, pensez à tâter le terrain.