« IL M’A AVOUÉ QU’IL AVAIT RENCONTRÉ QUELQU’UN D’AUTRE »

« Loin des yeux, loin du cœur. L’adage pourrait tout à fait s’appliquer à l’histoire que j’ai vécue. A 33 ans, cela faisait six ans que je vivais avec Anthony, de trois ans mon aîné.

Nous nous sommes rencontrés lors de l’anniversaire d’une amie en commun. Il m’avait invitée à danser et, malgré ma timidité, j’avais accepté. Mais le caractère d’Anthony est particulier.

Festif, sociable et jovial, il n’a pas sa langue dans sa poche et a souvent des débats houleux avec mes parents, très conservateurs et peu ouverts, lors de nos réunions de famille. Autant dire que les repas étaient animés, mais pas au goût de mon père et de ma mère. Ce qui explique pourquoi  mes parents n’ont pas sauté de joie lorsque je leur ai annoncé qu’Anthony et moi allions nous marier en septembre.

Très engagé dans son travail de chargé de mission pour une ONG, Anthony s’est vu proposé une mission au Kenya trois mois avant le jour J. En juin, il décollait donc pour Nairobi. Cela devait être une simple mission humanitaire, et Anthony devait revenir une semaine avant le mariage. Je me suis donc occupée des derniers préparatifs toute seule, heureuse que le grand jour approche. Mais à son retour, j’ai tout de suite noté son changement de comportement. Il semblait distant et avait très peu d’attention envers moi.

Au bout de quelques jours, j’ai fini par lui demander clairement ce qu’il se passait et Anthony n’y est pas allé par  quatre chemins : il ne se sentait plus prêt et n’avait plus envie de se marier. Il m’a alors avoué qu’il avait rencontré quelqu’un au Kenya, une femme qui travaillait dans une autre ONG, en mission également à Nairobi. Il comptait partir vivre avec elle. La plus grande claque de ma vie.

Après une nuit d’insomnie, de cris et de pleurs, j’étais totalement vidée mais j’ai quand même trouvé la force de décrocher mon téléphone pour prévenir mes parents.  Le mariage, prévu la semaine suivante, devait être entièrement annulé. Les deux cents invités, les fleurs, la lune de miel : il fallait tout décommander. Les semaines suivantes, je suis restée prostrée des journées entières chez moi.

Je ne voulais voir personne. J’avais perdu toute confiance en moi et je ne voulais plus entendre parler des hommes. Au bout de quelques mois, je me suis pourtant résolue à écouter les conseils de ma meilleure amie, et j’ai consulté un psychanalyste.

La thérapie m’a aidé à me sentir mieux et à surmonter ce traumatisme sentimental. J’ai ensuite rencontré Guillaume, un jeune homme de 25 ans, avec qui je vis une histoire d’amour au jour-le-jour.

Je ne préfère pas faire de projets pour l’instant, mais je me sens bien avec lui et je reprends petit à petit confiance en moi. »