La « politique des règles », vous connaissez ? Dans une entreprise, c’est la possibilité pour les femmes de prendre une période de « pause » (ou de congé spécial) en cas de règles douloureuses. C’est une idée qui existe vraiment. Et elle est anglaise. Novateur, non ?
Coexist, une entreprise implantée dans la ville de Bristol, a en effet décidé de mettre en place cette possibilité pour les femmes de son staff. « En tant que manager, j’ai vu des femmes qui souffraient vraiment pendant leurs règles et j’en ai même surpris certaines se tordant de douleur […] Elles se sentent coupables et ont honte de prendre des jours de congé. Elles restent assises à leur bureau en silence sans admettre qu’elles souffrent », explique Bex Baxter, directrice de l’entreprise et à l’origine de ce congé spécial menstruations.
Selon le NHS (National Health Service), le système de la santé publique du Royaume-Uni, 14% des femmes ont régulièrement des douleurs telles, qu’elles sont incapables de se rendre au travail.
Parallèlement à cela, le Daily Mail citait une enquête réalisée auprès de 600 femmes, révélant que 10% d’entre elles disaient être souvent clouées au lit à cause de ces douleurs menstruelles ; tandis que 40% avouaient avoir de grosses pertes de concentration au travail. Pour peu qu’elles ne soient pas atteintes d’endométriose, cette maladie taboue des « règles hyperdouloureuses » dont peu de femmes osent à faire un diagnostic.
« Nous nous sommes dit qu’il fallait faire quelque chose et briser ce tabou. Avant que nous prenions ces dispositions, rien de tel n’avait jamais été mis en place sur le marché du travail en Angleterre, ou si cela a déjà été fait, c’était à toute petite échelle ».
Ce qui est délicat avec ce genre de douleurs, c’est qu’elles ne sont pas les mêmes d’une femme à l’autre, qu’elles durent plus ou moins longtemps d’un mois sur l’autre, que l’intensité peut varier, et que le modèle est difficile à mettre en place dans tous types d’entreprise.
L’essentiel avec ce type de décision, c’est que les employés adhèrent au projet. Et la bonne nouvelle ne s’est pas fait attendre puisque tous semblent avoir accueilli avec compréhension et enthousiasme l’initiative, qu’ils soient femmes ou hommes.
En rappelant qu’au Japon, le congé menstruel (appelé « seirikyuuka ») date de l’après-guerre, très exactement 1947. Un droit qui existe aussi à Taïwan, en Corée du Sud et en Indonésie !
Une mesure symbole de l’émancipation des femmes ou plutôt de la régression ? Une mesure qui véhicule l’idée selon laquelle les femmes sont grosso modo de faibles créatures à la merci de leurs hormones et de leur utérus ? Le débat est lancé. En tout cas, il mérite d’être posé…