La femme, victime de sa féminité ?
D’après cette enquête, aujourd’hui en France, le viol est devenu « banal ». Et il n’y a qu’à voir les résultats de l’étude pour s’en rendre compte. La culture du viol est tout simplement ancrée dans les mentalités.
Par exemple, 19% des personnes interrogées considèrent que beaucoup de femmes qui disent « non » à une proposition de relation sexuelle veulent en fait dire « oui ». Autre chiffre alarmant : 21% des personnes sondées (dont un tiers des jeunes de 18 à 24 ans) estiment que les femmes peuvent prendre du plaisir à être forcées lors d’une relation sexuelle.
Ainsi, dans la plupart des cas, les victimes sont mises en cause à la place de leur agresseur. En effet, 40% des sondés estiment que la responsabilité du violeur est nuancée si la victime a eu une attitude provocante en public. Si la victime portait une tenue sexy, 27% des Français pensent qu’elle est plus responsable de son sort. Enfin, 41% soutiennent l’idée qu’une victime peut faire fuir son agresseur si elle se défend vraiment…
La « culture du viol », ses mythes et ses représentations
Selon le Code Pénal, un viol est défini par « tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, commis sur la personne d’autrui par violence, contrainte, menace ou surprises ».
Cependant, 24% des personnes interrogées pensent qu’une fellation forcée ou un acte de pénétration avec le doigt ne sont pas des viols. En d’autres termes, une personne sur quatre ne connaît pas la loi et ne sait pas ce qu’est exactement un viol…
Par ailleurs, 44% ont tendance à penser que l’agresseur est forcément un inconnu tandis que 17% estiment que forcer sa conjointe à avoir un rapport sexuel n’est pas un viol. En réalité, dans 90% des cas, la victime connaît son agresseur.
Malgré ces résultats assez terrifiants, les auteurs de l’enquête reconnaissent que les mentalités évoluent puisque 95% des Français estiment que les violences sexuelles ont de graves conséquences sur la santé des victimes. Le reconnaître, c’est déjà une première étape…
Seulement voilà, pour les auteurs de l’enquête, ces chiffres montrent surtout que « la culture du viol, ainsi que les mythes et les fausses représentations qu’elle véhicule, semble malheureusement avoir de beaux jours devant elle. ». Pas vraiment rassurant tout ça !