Le beau-parleur

Le premier regard : C’est ce type au look plutôt soigné et à l’air sûr de lui qui boit sa coupe de champagne en vagabondant parmi tous les invités du cocktail de boulot. Il connait tout le monde et tout le monde l’apprécie (particulièrement les filles). On a entendu quelques vagues histoires de flirts avec une stagiaire du 5ème étage ou une ancienne du marketing.

Rien de bien méchant. Mais depuis quelques temps, quand c’est à nous qu’il parle, on se sent plus spéciale que les autres. Ce soir-là, il nous drague ouvertement sans être lourd, il nous raccompagne galamment en bas de chez nous, et finalement, il atterrit subtilement dans notre lit. C’est là que les ennuis commencent.

Les premiers mois : On est perchée sur un petit nuage, tout en se doutant que si l’on doit en redescendre, la chute sera dure. Le beau-parleur a en effet ouvert son cœur aussi vite qu’on lui a ouvert notre porte : il affirme déjà se voir marié avec nous dans quelques années, nous dit « je t’aime mon amour » à  la moindre occasion et plaisante volontiers avec les prénoms de nos futurs enfants.

A côté de ça, il semble rarement disposé à passer plusieurs soirées de suite à nos côtés, nous raconte avec parcimonie ce qu’il a fait lorsqu’il n’était pas avec nous justement, et a une fâcheuse tendance à séduire tout ce qui bouge. Résultat, avec lui, on fait du yoyo émotionnel sans jamais s’avouer qu’on est plus souvent malheureuse que l’inverse.

Le dernier café : Un faux de plan (« mais j’arrive ma chérie, je te promets que je suis là dans 2 heures »), un texto grillé dans son portable, ou une crise de trop, on réalise soudainement à quel point ce type est un goujat qui passe son temps à nous faire pleurer. Et puisque ça fait des mois qu’on a un peu mis la notion d’honneur de côté, on se rattrape un bon coup en lui lâchant que cette fois, c’est terminé.

Blessé dans son amour propre, il reviendra forcément nous courir après. En vain, hein.