« JE SUIS PRÊT À TOUT. »

Laurent, 36 ans, prof
Ça m’arrive très rarement, mais quand ça me prend, je suis prêt à tout. Depuis quatre ans, je suis fou amoureux d’une femme « impossible », qui s’est mariée quelques jours après notre rencontre… Mais on est faits l’un pour l’autre, on le sait, elle et moi. Et je l’attendrai le temps qu’il faudra. D’ici là, je grignote tous les instants qu’elle peut m’offrir, je suis tout à elle. Et pourtant, je ne suis pas du genre soumis. (Rires.) La semaine dernière, pour une nuit avec elle – qui était seule en province –, j’ai quitté Paris en fin d’après-midi, après le boulot, et j’ai repris l’avion le lendemain matin. Si c’est pas de l’amour, ça… (Rires.) »

« C’EST CATACLYSMIQUE. »

Marc, 38 ans, booker
Pour moi, l’amour, c’est la rencontre des âmes sœurs. Alors quand ça me tombe dessus, c’est cataclysmique. Avec de vraies manifestations physiques : tachycardie, transpiration, les yeux qui chauffent… Si, si, comme quand les larmes montent. En fait, tu es saisi d’un truc que tu ne maîtrises pas. Tu as besoin d’assurer, et tu te mets à parler comme un crétin, tu rêves d’une gestuelle à la Gene Kelly et tu te mets à bouger comme le bossu de Notre-Dame…

Rien à voir avec la situation de drague banale. Quand il est face à sa victime, le prédateur ne se pose pas de questions, il fait le cobra. Là, c’est beaucoup plus tordu. Même mon comportement sexuel change quand je suis amoureux. J’ai super envie, bien sûr, mais j’ai besoin de prendre mon temps, de me tranquilliser. Je peux passer des mois en embrassades, « caressades »… Certaines s’en sont inquiétées. (Rires.) Il m’est même arrivé, parce que j’étais obligé de coucher trop vite, d’avaler du Viagra, de peur de ne pas pouvoir. Prendre le temps, c’est aussi ma façon de créer un sas entre elle et celles qui précèdent. De partir sur un autre scénario. »

« ÇA ME FAIT UN NŒUD AU VENTRE. »

Pedro, 35 ans, serveur
J’ai aimé des filles, plus souvent des garçons. A chaque fois, la première sensation est la même : un nœud au ventre, quelque chose qui se tord, là (geste vers le plexus)… Les histoires de corps, c’est tellement plus simple. La symbiose est évidente, la jouissance se passe forcément à deux. Il n’y en a pas un qui s’éclate et l’autre qui s’ennuie, ou alors on s’en aperçoit très vite.

L’amour, c’est le royaume de l’interprétation, du malentendu, de l’ambiguïté. L’intrusion du doute. Moi, j’aime tout de lui, je suis prêt à tout donner. Mais est-ce réciproque ? Et si oui, est-ce que je suis à la hauteur ? Pourquoi est-il amoureux de moi ? Il va me lâcher… Bien sûr, il y a le cœur qui palpite à chaque rendez-vous ou à chaque coup de fil, l’impression, quand l’autre est là, de flotter, de quitter terre. Mais aussi tous les vieux démons qui resurgissent. La parano (Qu’est-ce qu’il a voulu dire, là ? Pourquoi il ne rappelle pas ?). L’envie de posséder, l’angoisse, les questions… Bref, c’est pas léger. (Rires.) »