Mixité : le défi de la différence.

Que cache l’attirance pour un partenaire de culture, de religion ou de nationalité différentes ? Dans Ces couples qu’on appelle mixtes(Sous la direction de Gérard Neyran, revue Dialogue n° 139, Erès, 1998), Marie-Claire Tico, thérapeute conjugale, propose plusieurs explications.

– Biblique : d’une certaine façon, ces couples appliquent à la lettre l’impératif de la genèse commandant à l’homme de quitter père et mère pour  » être une seule chair  » avec sa femme.

– Sociologique : le couple mixte, qui s’oppose à l’ » homogamie  » de rigueur, est un défi au milieu social d’origine, qui prend souvent la forme d’une rupture avec la famille.

– Psychologique : le choix d’un étranger protège des désirs œdipiens trop intenses. Impossible de mettre en rapport sa femme et sa mère, son mari et son père : ils n’ont, en apparence, rien en commun. Les deux partenaires peuvent ainsi trancher un lien familial qui les emprisonne inconsciemment, et mettre une distance géographique – mais surtout psychique – entre eux et leur famille d’origine. Choisir un étranger, c’est aussi choisir de construire une relation  » à nulle autre pareille  » en s’éloignant radicalement du modèle du couple parental.

De plus, si pour nous, Occidentaux, les rôles masculins et féminins sont parfois flous, dans d’autres cultures, les identités sexuées sont bien marquées. Ces différences réconfortent donc chacun dans ce qu’il est.