Libido et érection

Chez l’homme, le problème de la baisse de l’érection s’ajoute à celui de la baisse du désir. Et y est souvent associé. A tort. « Là encore, ce sont deux choses différentes », insiste Sylvain Mimoun. « Ne pas avoir de désir, c’est ne pas être capable, malgré l’érection, d’avoir des rapports sexuels. Le souci, c’est qu’un homme confronté à des problèmes d’érection va se refermer sur lui-même, ne va plus aller vers sa partenaire. Alors même que celle-ci a besoin de se sentir désirée. A ce moment-là, le couple a un problème. »

Un homme sur quatre touché toutes tranches d’âge confondues ; un homme sur trois après quarante ans ; un sur deux passé 60 ans… Les problèmes d’érection constituent une maladie fréquente. « Mais pas une fatalité, prévient Marie-Hélène Colson. Ils peuvent être soignés. » A condition toutefois d’accepter de se faire soigner. « Si le sujet est aujourd’hui moins tabou, aller consulter reste assimilé à une honte, ajoute la sexologue. Je vois des gens qui restent dix ans avec leur problème alors que celui-ci pourrait être réglé. »

Alors que, toujours selon l’étude, les Français considèrent leur médecin comme un interlocuteur privilégié vers qui se tourner en cas de problème sexuel. Les hommes (55%) se disant beaucoup plus disposés que les femmes à consulter un professionnel de santé. Mais dans la réalité, seul un cas sur dix de problèmes érectiles est aujourd’hui pris en charge.