PANIQUE DANS LA FAMILLE

À Paris, Benjamin m’a accueillie d’un « Tu fais peur à voir ». Je n’ai pas répondu et j’ai foncé dans un bain. La semaine suivante, je recevais un message : « C’est Asulf. Ça va ? » Il avait tanné Do pour avoir mon numéro. On s’est revus dans un café à Oberkampf. Sans sa peau de bête et son casque, Hector était superbe. On a pris un café et encore discuté. Ce soir-là, on s’est embrassés pour la première fois. Huit jours plus tard, j’ai annoncé à Ben que je le quittais et que j’annulais notre mariage. Ça a été la panique dans ma famille, même si Ben a eu l’air plutôt soulagé.

Six mois plus tard, je présentais Hector à mes parents. Je revois encore la tête de mon père quand Hector a répondu « Incarner Êrik le Rouge dans un GN », à la question : « Quelle est votre ambition ? » Il en a recraché sa choucroute. Bref, il leur a fallu un moment pour admettre que leur fille si sage avait quitté un banquier rassurant pour un docteur en mathématiques fondamentales, plus jeune qu’elle de six ans.

Me voici surnommée la « cougar du Jutland » par Do ! Hector continue à faire des GN. Moi, pas trop. Jouer à la guerre et dormir à même le sol, j’aime moyennement ça. Mais pour notre mariage, l’été prochain, j’ai accepté qu’il y ait un drakkar doré sur les invitations et qu’on fasse un BBQ géant. La question qui n’est pas encore tranchée ? Va-t-on, Hector et moi, s’habiller en Vikings pour la cérémonie ? Mon Asulf essaie de me persuader. Mais, moi, bien qu’un Viking ait ravi mon cœur, je n’en suis pas encore sûre…