Est-ce qu’on rit assez ensemble?

Il n’est pas (forcément) question d’être plié en deux à chaque mauvaise blague de notre conjoint. En revanche, maintenir une vraie connivence semble capital. Savoir dédramatiser, prendre de la distance par rapport aux tracas du quotidien témoigne de la bonne santé d’une relation. « Le rire crée l’intimité », résume Marie-Claude Gavard, psychiatre et auteur de 60 clés pour réussir sa vie de couple, (éd.Odile Jacob). « C’est une respiration dans le temps du couple. Grâce à lui, on se détend et on se reconnecte instantanément à l’autre. »

« C’est presque ce qu’il y a de plus important pour qu’une relation dure. Avoir des private jokes avec son conjoint cela permet de désamorcer un froid, d’enrayer une crise, de se rappeler que l’on s’aime », éclaire Caroline Franc-Desages.

À 52 et 60 ans, Sophie et Jean se connaissent par coeur. Pourtant, ils partagent toujours autant de bons moments. « Notre complicité ne s’est jamais étiolée. Je suis toujours aussi admirative de la vivacité d’esprit de Jean et très fan de son humour caustique. Continuer de s’amuser avec son conjoint après vingt ans de mariage, c’est plutôt bon signe, non ? »

Est-ce qu’on a la bonne distance?

Entre la fusion totale et les rendez-vous programmés des semaines à l’avance, difficile parfois de trouver un équilibre satisfaisant. Voilà pourquoi les moments à soi sont importants. Qu’il s’agisse d’une expo, d’un film ou simplement d’une soirée tranquille à la maison, ces parenthèses sont salvatrices.

« Il est parfaitement normal d’avoir parfois besoin de prendre l’air. Il est important de respecter la liberté de chacun, sans jalousie et sans être en proie à un sentiment d’insécurité affective, aux effets dévastateurs », explique Lady Montmartre.

« Être capable de prendre du temps pour soi sans angoisse est très bon signe. Il faut une bonne dose d’amour pour être capable de ne pas fusionner en permanence. Cela donne une grande sérénité. Et puis, si on passe tout son temps avec l’autre, on finit par ne plus rien avoir à se dire », complète Caroline Franc-Desages.

Est-ce qu’on sait gérer le conflit?

Pas besoin de convoquer son partenaire pour un débriefing en règle à chaque anicroche, une bonne conversation une fois de temps suffit pour faire le point. « On instaure des ‘moments de couple’, des rendez-vous durant lesquels on fait l’état des lieux de notre histoire. On peut par exemple demander à l’autre ce qu’il aimerait que l’on change », propose Marie-Claude Gavard.

S’il est fondamental, ce dialogue approfondi ne permet pas toujours d’éviter les coups de sang épisodiques et autres disputes un peu trop vives. Plutôt que de se murer dans le silence ou de s’épuiser en coups de colère, on préférera tester la CNV (Communication non violente). « Il s’agit de décomposer le motif du conflit en faisant un retour objectif sur les faits et un inventaire des émotions que cette situation suscite en nous. Enfin, on cherche des solutions pour avancer sans colère ni rancoeur », détaille la psy.