6 – Un ralentissement de la pensée

« La dépression peut causer une difficulté à réfléchir, à se concentrer, à avoir les idées claires ». En cause, la fatigue, le manque de sommeil, mais aussi la baisse des neurostransmetteurs comme la dopamine et la sérotonine. Julien, journaliste, se souvient ainsi avoir commencé à prendre son mal-être au sérieux après avoir constaté qu’il n’arrivait plus à écrire ses articles: « Je ne trouvais plus mes mots, et je perdais le fil lors de mes interviews, comme si j’étais au ralenti. »

7 – Une perte d’estime de soi

« Il s’agit là d’une conséquence de la dépression plutôt que d’un signe », analyse Laura Gélin. « La dépression reste souvent mal perçue par l’entourage et d’une manière générale par la société, d’où une certaine culpabilité et une perte d’estime de soi. »

8 – Des idées noires

« C’est en cela que la dépression, la vraie, diffère d’une déprime et représente un véritable danger pour la personne qui en souffre », explique la psychologue. Isabelle confie en effet à demi-mots avoir pensé « au pire ». Julien, s’il assure n’avoir jamais envisagé de se suicider, concède « des pensées très sombres, la crainte de ne plus jamais éprouver de la joie, de perdre son travail, de ne jamais guérir. »

9 – Une grande fatigue inexpliquée

« Je ne me suis jamais sentie aussi fatiguée« , raconte Anaïs. J’ai pensé d’ailleurs dans un premier temps avoir une maladie incurable et il a vraiment fallu que mon médecin me fasse passer tous les examens pour que je finisse par admettre que c’était dans ma tête.

10 – Des manifestations somatiques

« Parfois, la dépression est insidieuse. C’est alors l’inconscient qui parle à travers des symptômes physiques: maux de tête, douleurs au dos, problèmes digestifs », décrit Laura Gélin. Isabelle a pour sa part souffert de crampes d’estomac, « de boule dans la gorge en permanence ». « La dépression peut aussi diminuer les défenses immunitaires« , ajoute Laura Gélin.

Apprendre à mieux se connaître…

« Il est dommage de constater que les traitements de la dépression se résument souvent à l’administration d’antidépresseurs, certes parfois indispensables, souvent dans le cas de dépressifs chroniques, mais qui étouffent en quelque sorte les émotions et ne permettent pas forcément de donner du sens à ce qui est un symptôme », regrette Laura Gélin. Selon elle, « on peut aussi, grâce à la thérapie, essayer de chercher ce que signifie un tel épisode, de comprendre pourquoi cela nous arrive. Trouver ce sens peut avoir pour effet la disparition définitive de ces symptômes. C’est un voyage douloureux, qui peut être long, mais c’est aussi la promesse de la découverte de soi, assure la psychanalyste. Et d’alerter: « Si l’on se contente des antidépresseurs, les rechutes sont plus probables, parce qu’on a supprimé le symptôme mais pas la cause. »