De nouvelles bases à trouver
« Personne n’est obligé de rester en couple quand il n’y trouve plus aucune satisfaction, il faut savoir se quitter au bon moment, pour ne pas finir par se détester, met en garde Ghislaine Paris. À ceux qui hésitent à mettre un terme à leur union, une fois conscients qu’elle ne les satisfait plus depuis longtemps, je conseille de ne pas trop tergiverser, au risque de s’empoisonner avec le venin du ressentiment. Pour éviter les regrets, certains dénigrent ce qu’ils ont vécu, croyant ainsi s’épargner la souffrance du deuil. Mais cette stratégie empêche d’analyser objectivement ce qui a conduit à rompre, et de tirer les leçons de ses erreurs. De plus, cracher sur toute une période de sa vie peut être très déprimant à terme. »
Le couple a correspondu aux aspirations d’un moment, a eu une vraie valeur, et la rupture ne veut pas dire que le temps passé ensemble est à jeter aux orties. Accuser l’autre de tous les maux, l’agresser pour qu’il finisse par s’en aller peut être un moyen de se dédouaner de toute culpabilité. « Cette stratégie, plutôt masculine, explique peut-être que ce soit les femmes qui demandent majoritairement le divorce, expose encore Ghislaine Paris. Une partie d’entre elles y seraient poussées par l’attitude de leur conjoint plus que par leur volonté. »
Mais le couple réserve parfois de drôles de surprises. Marielle et Alain, 58 ans, s’étaient mariés suivant le principe de la liberté sexuelle, comme il était de bon ton de le faire après les événements de 1968. Ils se sont séparés puis revus clandestinement, se rendant compte qu’ils s’aimaient toujours. Marielle raconte : « Un soir, Alain m’a proposé de divorcer… et de nous remarier, pour partir sur de nouvelles bases. Ce que nous avons fait, au grand étonnement de la famille et des amis. » Un couple tire à sa fin lorsque le contrat implicite qui l’a fondé est devenu caduc. Mais rien n’empêche de négocier les termes d’une nouvelle alliance.