De tous temps, les femmes ont dû faire face à la misogynie d’une société les reléguant à un rang inférieur à celui des hommes. Heureusement, certaines ne se sont pas laissées faire et se sont battues pour l’égalité. Un combat poursuivi aujourd’hui par d’autres.
Mercredi 18 novembre, sort Les Suffragettes, le film de Sarah Gavron retraçant le combat des Anglaises au début du XXème siècle pour obtenir le droit de vote. Car tous ces droits qui nous sont (heureusement) aujourd’hui acquis l’ont été au prix d’une lutte constante et acharnée de militantes féministes et parfois de leurs vies. Mais la misogynie a la vie fâcheusement dure et de nos jours, certains combats doivent se poursuivre pour que l’égalité devienne enfin une réalité.
Zoom sur ces femmes plus ou moins connues qui se sont battues à travers les âges et les continents contre ces sociétés patriarcales dans lesquelles elles ne seraient que des faire-valoir des hommes.
Les féministes d’hier
Olympe de Gouges – Marie Gouze, de son vrai nom, est considérée comme l’une des pionnières du féminismes français mais se voulait avant tout humaniste. Longtemps méconnue, on lui doit pourtant la première déclaration des droits de la femme suite à la Révolution et déjà à l’époque, cette dramaturge demandait le droit de vote et refusait que ses paires soient cantonnées à des rôles de femmes au foyer.
Lydia Becker – L’une des grandes figures du mouvement des Suffragettes outre-Manche. Scientifique de formation, elle s’opposa à la croyance voulant qu’il existe une différence d’intelligence d’ordre biologique entre les hommes et les femmes en militant pour un système éducatif mixte. A la fin des années 1860, elle rejoignit le mouvement pour le droit de vote de femmes et créa notamment le Manchester Women’s Suffrage Committee ainsi qu’un journal distribué nationalement et couvrant son combat et celui de milliers d’Anglaises.
Hubertine Auclert – Féministe convaincue, farouchement déterminée à faire changer les codes de Napoléon après sa chute, elle fut l’une des rares à prendre le taureau par les cornes en évoquant le droit de vote des femmes et pas seulement des lois pour l’égalité. Elle crée ainsi la société Le Suffrage des Femmes et présente ses idées au cours de grands congrès mais fait face à une audience peu réceptive. Loin de s’arrêter sur des échecs, elle ira jusqu’à faire la grève des impôts (estimant que les femmes, fautes de représentation légales, ne devraient pas être imposables) et, en 1908, à briser une urne à Paris lors des élections municipales. Elle se présentera symboliquement aux législatives deux ans plus tard.
Lv Bicheng – Très en avance sur son temps, cette fille de fonctionnaire de la Dynasty Qing amoureuse de la prose devient la première femme à occuper le poste de rédactrice en chef d’un journal en 1904, le Dagongbao, dans lequel elle publie sa poésie. En plus d’adopter la mode occidentale, elle refusa de se marier et dévoua sa jeunesse à défendre l’émancipation des femmes, se battant pour leur éducation et le droit de vote. Soutenue par un gouverneur elle ouvre une école réservée aux femmes et devient, à seulement 23 ans, la première et la plus jeune principale d’un établissement scolaire dans sa province.
Simone Veil – Impossible de parler d’avancée des droits des femmes sans évoquer celle grâce à qui les Françaises ont enfin repris le contrôle sur leur corps en rendant légal l’avortement en 1975, et ce malgré une opposition parfois violente. 4 ans plus tard, elle devient la première femme présidente du Parlement européen. Féministe et humaniste, elle se consacre à la mémoire de la Shoah, dont elle est rescapée, et à la défense de la cause des femmes, partout à travers le monde.