C’est la thèse avancée par Antoine Buéno, écrivain, chargé de mission au Sénat et d’enseignement à Sciences-Po dont le savoureux « Petit livre bleu » livre une étude socio-politique inédite et ludique de la saga de Peyo. Communistes, racistes, antisémites, misogynes… Qui sont les petits êtres à gros nez de notre enfance ? Puisque, comme le disent les shadoks, « mieux vaut exercer son intelligence à des conneries que sa connerie à des choses intelligentes », l’auteur intellol a décortiqué la communauté azur. Alors, shtroumpfement sexistes ou pas ?les-schtroumpfs-sont-ils-misogynes_01

Au commencement étaient les schtroumpfs, une société tranquille où, entre couilles, on vivait sereinement dans un village sans histoire tenue d’une main de maître par un vieux barbu sympathique. Et, comme dans La Genèse où l’homme préexistait à la femme, le schtroumpf préexistait à la schtroumpfette. Vous rappelez-vous comment cette salope… euh, cette jolie blonde a débarqué ? Buéno nous ravive la mémoire…

Nouveau look pour une nouvelle vie

C’est Gargamel, l’ennemi des schtroumpfs, qui conçut de toutes pièces cette Eve revisitée afin de semer la zizanie chez l’idyllique peuplade virile. Et il prit quoi, Gargamel, pour créer sa grognasse ? Souvenez-vous … :

« Un brin de coquetterie… Une solide couche de parti pris… Trois larmes de crocodile… Une cervelle de linotte… de la poudre de langue de vipère… Un carat de rouerie… Une poignée de colère… Un doigt de tissu de mensonges, cousu de fil blanc, bien sûr… Un boisseauz de gourmandise… Un quarteron de mauvaise foi… Un dé d’inconscience… Un trait d’orgueil… Une pinte d’envie… Un zeste de sensiblerie… Une part de sottise et une part de ruse, beaucoup d’esprit volatil et beaucoup d’obstination… Une chandelle brûlée par les deux bouts… »

Zemmour n’a qu’à bien se tenir ! Née en 1966 et imaginée sur le modèle deBrigitte Bardot au temps de sa splendeur, rappelons aux belles prunes qu’avant de subir un relooking extrême par le Grand Schtroumpf qui la trouvait trop moche et méchante, la schtroumpfette made in Gargamel était brune et vilaine… On dit ça, on dit rien. Quant à Peyo, son « père », il avait déclaré dans une interview : « Elle est jolie, blonde, elle a toutes les caractéristiques des femmes ». Ceci explique vraisemblablement cela.